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Nous avons la chance (ou la malchance ?) de disposer aujourd’hui de plusieurs dizaines de traductions françaises de la Bible. Face à cette offre, il est parfois difficile de se repérer. Quelle traduction française de la Bible faut-il choisir ? Y a-t-il des traductions meilleures que d’autres ?
Beaucoup de choses ont été écrites sur le sujet (voir les références en fin d’article). Je me contenterai ici de rappeler brièvement quelques principes clés pour aider à comprendre la problématique.
Y a-t-il des traductions plus « authentiques » que d’autres ?
La question de la traduction de la Bible est une question sensible. Pour le croyant, la Bible n’est pas un texte comme un autre : nous considérons que Dieu nous parle par ce livre. Or, si nous sommes francophones, c’est d’abord par le biais d’une traduction française que nous lisons la Bible (Dieu nous parle dans notre langue maternelle !). Par conséquent, lorsque nous découvrons que d’autres ont traduit différemment ces versets bibliques qui nous parlent tant, c’est forcément perturbant ! Et on en devient méfiant : telle traduction est-elle fiable ? Les traducteurs ne sont-ils pas influencés par « le monde » ? N’y aurait-il pas des Bibles plus « authentiques » (notre Bible préférée) que d’autres ?
Traduire c’est trahir
Autant le dire tout de suite : il n’existe pas de traduction à 100% fiable qui retranscrive exactement le texte original. Non que les traducteurs ne seraient pas fiables, mais parce que cela est tout bonnement impossible ! « Traduire c’est trahir » comme on le rappelle souvent. Chaque langue a son mode de fonctionnement, ses spécificités, ses expressions intraduisibles : aucune langue ne correspond strictement à une autre de telle sorte qu’on pourrait la traduire « mot à mot ».
Les traductions actuelles sont effectuées par des personnes compétentes
Cependant, à part quelques initiatives personnelles un peu farfelues, les versions françaises de la Bible ont été réalisées par des personnes compétentes. Les traductions modernes sont l’œuvre de sociétés bibliques ou de maisons d’éditions qui font appel aux meilleurs spécialistes : des spécialistes du grec et de l’hébreu bibliques, des spécialistes du monde de la Bible, des linguistes, et, souvent, des spécialistes de la langue française. Aujourd’hui, une traduction de la Bible représente un travail collaboratif d’environ une dizaine d’années.
De plus, ceux qui ont la charge de la traduction de la Bible sont généralement des croyants. Ils ne considèrent pas la Bible comme n’importe quel texte, et ils sont conscients de leur responsabilité vis-à-vis du reste de l’Église. Ils prennent donc leur tâche au sérieux !
En résumé, nous n’avons aucune raison de douter du sérieux des traductions modernes de la Bible. Mais alors, me direz-vous, comment expliquer les différences entre les traductions bibliques que nous possédons ?
Bibles protestantes VS Bibles catholiques
Un canon différent
Si les chrétiens s’accordent sur le canon du Nouveau Testament, ils ne s’accordent pas sur le nombre de livres constituant l’Ancien Testament. Les protestants ne reconnaissent traditionnellement que les 39 livres de la Bible hébraïque (ceux qui font autorité pour les Juifs), alors que les catholiques y ajoutent 7 livres et 2 suppléments (les Églises orthodoxes, orientales ou d’Éthiopie en intègrent encore davantage).
Quelques différences de traduction
Au-delà de cette différence sur l’étendue de la Bible, y a-t-il des différences concernant la traduction ? Certes, un traducteur ne peut pas aborder le texte biblique en faisant totalement abstraction de ses convictions, de sa foi, ou de son arrière-plan. Il est donc inévitable qu’apparaissent quelques traces d’influence doctrinale.
Une d’entre elles concerne la traduction difficile de certains emplois du verbe « sauver (grec : sôzô) » à la voix passive (ou moyenne). Pour certains passages, les traducteurs peuvent hésiter entre la traduction « ceux qui sont sauvés », « ceux qui sont en train d’être sauvés » ou « ceux qui seront sauvés » (voir Ac 2.47 ; 1 Co 1.18 ; 15.2 ; 2 Co 2.15). Si les traductions protestantes traduisent généralement par « ceux qui sont sauvés », les traductions catholiques traduisent plus souvent par un futur (« ceux qui seront sauvés ») ou parfois par l’expression (surprenante !) « ceux qui se sauvent » (Bible de Jérusalem).
De moins en moins de différences
Toutefois, si les traductions anciennes pouvaient refléter des influences confessionnelles, c’est beaucoup plus rare au sein des traductions modernes. Grâce au dialogue œcuménique, les biblistes catholiques et protestants ont pu confronter leurs lectures respectives des textes bibliques de manière plus paisible que par le passé. De telle sorte que les traducteurs sont davantage conscients de leurs présupposés et que ceux-ci transparaissent beaucoup moins dans leur traduction.
Par exemple : Matthieu 1.25 est généralement traduit : « [Joseph] ne connut pas [Marie] jusqu’à ce qu’elle eut enfanté…». L’ancienne traduction liturgique (catholique) ne traduisait pas le « jusqu’à » et proposait : « [Joseph] n’eut pas de rapports avec elle ; elle enfanta un fils… ». Cette traduction évitait une difficulté pouvant remette en cause la virginité « perpétuelle » de Marie (selon l’Eglise catholique, Marie serait restée vierge toute sa vie). Toutefois, la Nouvelle Traduction Liturgique (2013) semble avoir rectifié le tir, et traduit désormais : « il ne s’unit pas à elle, jusqu’à ce qu’elle enfante un fils ».
Enfin, précisons que plusieurs traductions modernes de référence ont été effectuées par des comités interconfessionnels comprenant des spécialistes aussi bien catholiques que protestants (voire orthodoxes) : c’est le cas de la Traduction Œcuménique de la Bible (TOB), de la Bible en Français Courant ou de la traduction Parole de Vie (français fondamental).
Un texte de base différent
Certaines différences entre les traductions de la Bible s’expliquent par le fait que les traducteurs n’ont pas retenu le même texte hébreu ou grec pour leur traduction (à ce sujet, voir l’article sur la « critique textuelle »).
Le texte de l’Ancien Testament
Pour l’Ancien Testament, la plupart des traductions récentes se basent sur le « Texte Massorétique » qui est le texte hébreu traditionnel. Malheureusement, les plus anciennes copies complètes de ce texte datent d’autour de l’an 1000 après Jésus-Christ (soit environ 2000 ans après David !). Les découvertes des manuscrits de la mer Morte ont permis de montrer que ce texte représente une forme particulièrement ancienne et répandue du texte hébreu. Toutefois, certains de ces manuscrits révèlent une forme différente du texte hébreu. De même, des traductions très anciennes, comme la traduction grecque de la Septante, supposent par endroit un texte hébreu différent.
Par conséquent, si les traducteurs prennent le Texte Massorétique comme texte de base, ils vont par endroit retenir des variantes qu’ils estiment plus proches du texte original. Le nombre de variantes retenues dépendra des traductions : la Bible de Jérusalem est par exemple réputée pour faire davantage appel aux variantes de la Septante.
Le texte du Nouveau Testament
Pour le texte du Nouveau Testament, les traductions peuvent utiliser trois types de texte :
- L’immense majorité des traductions françaises modernes se basent sur une édition du texte grec dite « critique » (ou « éclectique »). Il s’agit d’une reconstitution du texte original le plus probable, à partir de la comparaison des manuscrits disponibles. L’édition de référence est celle dite de « Nestlé-Aland ».
- Les traductions protestantes anciennes dans la lignée de la Bible d’Olivétan (Bible de Genève, Martin, Ostervald…) se basent sur un texte grec dit « Texte reçu ».
- La Bible Segond 21 se base sur un texte grec dit « Texte majoritaire ».
J’explique en détail les différences entre ces textes au sein d’un autre article de ce blog. J’estime, avec l’immense majorité des spécialistes, que le texte « critique » est le plus proche de l’original, mais qu’il ne faut pas exagérer les différences qui restent minimes.
Par ailleurs, même si la plupart des traductions modernes utilisent le texte de « Nestlé-Aland » comme texte de base, les traducteurs conservent une certaine liberté. Ainsi, on constate qu’ils choisissent par endroit de ne pas le suivre.
Par exemple, en 1 Corinthiens 13.3, le texte de Nestlé-Aland (et la plupart des spécialistes) pensent qu’il convient de suivre les manuscrits qui ont : « quand même je livrerais mon corps pour en tirer fierté ». Toutefois, un bon nombre de manuscrits grecs ont plutôt un texte qu’on traduit par : « quand je livrerais mon corps pour être brûlé ». En grec, la différence entre les deux verbes ne porte que sur une seule lettre. De façon surprenante, bon nombre de traductions modernes basées sur le texte de « Nestlé-Aland » ne le suivent pas sur ce point, et préfèrent le texte qui contient le verbe « brûler » (p. ex. Français Courant, Parole de Vie, TOB, Jérusalem, Traduction liturgique).
Des principes de traduction différents
Traduction littérale vs Traduction dynamique
Une des différences principales entre les traductions modernes s’explique par l’emploi de principes linguistiques différents. Sur ce point, deux grandes écoles s’affrontent :
- Certains estiment qu’il convient de privilégier la langue source. On cherche à traduire en restant le plus proche possible de la forme du texte original : en employant un même nombre de mots, en respectant les tournures originales, en traduisant le plus possible un mot hébreu/grec par un même mot français, etc. Les versions utilisant ces principes sont dites « à correspondance formelle» ou « littérales ».
- D’autres préfèrent privilégier la langue cible. On cherche à traduire en rendant le mieux possible le sens du texte original. Pour cela, on n’hésite pas à s’écarter de la formulation grecque ou hébraïque : on cherche d’abord à transposer le sens. Les versions utilisant ces principes sont dites « à équivalence dynamique» ou « fonctionnelle ».
Avantages et inconvénients d’une traduction à équivalence dynamique
La plupart des traducteurs modernes qui traduisent, par exemple, du français à l’anglais, privilégient le sens sur la forme. Une traduction mot à mot en anglais de l’expression française « il fait beau » n’aurait aucun sens (« it is making beautiful »). On traduira plutôt par « The weather is nice », ce qui n’a rien à voir d’un point de vue formel. On comprend donc facilement la logique d’une traduction à équivalence dynamique : le but d’une traduction est avant tout de transmettre le sens d’un texte !
L’inconvénient principal d’une telle méthode est qu’elle implique de faire davantage de choix sur le sens du texte original. Il arrive que pour certains passages, le sens d’un mot ne soit pas clair. Par exemple, dans le Nouveau Testament, le terme grec pistis peut signifier foi/confiance ou fidélité. Une traduction dynamique va donc traduire, selon le contexte, par foi ou par fidélité. Toutefois, pour certains passages, le contexte ne permet pas toujours de trancher et nécessite un choix : comment faut-il, par exemple, traduire pistis au sein de la liste des « fruits de l’Esprit » en Galates 5.22 ? Foi ou fidélité ?
Avantages et inconvénients d’une traduction à équivalence formelle
L’avantage majeur d’une traduction à équivalence formelle est de moins imposer un sens particulier du texte. Pour reprendre l’exemple de la traduction de pistis, une traduction littérale traduira toujours par « foi ». Elle laissera donc le lecteur décider du sens qu’il faut donner au mot, en fonction du contexte.
Une traduction à équivalence formelle aura aussi l’avantage de laisser transparaître davantage les répétitions d’un même mot, ou les jeux de mots de l’original.
L’inconvénient principal d’une telle traduction est qu’elle nécessite que le lecteur ait une certaine connaissance du vocabulaire biblique ou de son contexte. Par conséquent, elle entraîne plus facilement des mauvaises compréhensions du texte biblique. Un lecteur inexpérimenté ne saura pas forcément que là où il lit « foi », il lui faut parfois entendre « fidélité ». Il comprendra généralement de travers (ou de manière partielle) une expression comme « vivre selon la chair » ou « se repentir ».
Quelle Bible utilise quel principe ?
Chaque traduction de la Bible va essayer de trouver un juste milieu entre traduction littérale et transmission du sens (équivalence dynamique). Une traduction purement mot à mot serait illisible et incompréhensible. Une traduction aussi dynamique soit-elle ne pourra jamais éliminer totalement tous les termes techniques qui sont propres au monde de la Bible.
Toutefois, les traducteurs ne vont pas situer ce « juste milieu » au même endroit. Certaines seront beaucoup plus formelles ou littérales que d’autres ; et inversement.
Afin d’aider à se repérer parmi les traductions les plus courantes, je propose le classement approximatif ci-dessous. Ceci étant, il faut noter qu’il arrive qu’au sein d’une même traduction, certains livres soient traduits de manière plus littérale que d’autres (c’est le cas en particulier de la TOB).
A qui s’adresse la traduction ?
Un autre point qui explique les différences entre les traductions concerne celui du public ciblé. Le choix ici est plus un choix éditorial qu’un débat de fond sur le principe de la traduction. La question qui se pose est : dans quelle langue va-t-on traduire la Bible ?
S’adresse-t-on à des croyants de longue date, baignés de culture biblique ou à des non-croyants qui ne connaissent rien au monde de la Bible ? S’adresse-t-on à des français habitués à lire de la haute littérature ou au « français moyen » ?
Même si les traductions cherchant à employer un langage simple vont généralement utiliser « l’équivalence dynamique » plutôt que la traduction littérale, cela n’est pas toujours vrai. Par exemple, la Bible du Semeur utilise davantage l’équivalence dynamique que la Bible Parole de Vie, pourtant elle va faire appel à un niveau de français bien plus élevé. A l’inverse, la Segond 21 est assez littérale alors qu’elle utilise un niveau de français assez simple.
Conclusion : Quelle traduction de la Bible faut-il préférer ?
Mises à part les traductions réalisées de manière isolée par un individu ou un mouvement « sectaire », aucune des traductions courantes modernes n’est une « mauvaise traduction ». Toutes les traductions courantes et modernes sont globalement fiables et de bonne qualité. Chacune a ses intérêts et ses limites.
Le choix d’une traduction biblique dépendra donc de l’utilisation :
Pour la méditation ou la lecture personnelle, nous avons tendance à privilégier une Bible avec laquelle on se sent à l’aise. Celle-ci correspond souvent à « celle avec laquelle on a grandi ». En deuxième lieu, cela dépendra de nos exigences littéraires, mais aussi de nos a priori confessionnels. Toutefois, je conseillerais de changer de temps à autre de « Bible » en en prenant une que nous connaissons peu : cela peut permettre de renouveler la méditation de textes bien connus.
Pour l’étude, il est impératif de lire un même passage dans plusieurs traductions (à moins de lire le grec et l’hébreu). Il sera surtout important de consulter des Bibles utilisant des principes de traduction différents (équivalence dynamique ou formelle). Nous avons un grand privilège de disposer de nombreuses traductions de qualité en français : ne nous en privons pas !
Pour la lecture avec d’autres : on privilégiera une traduction qui correspond au niveau de langage de la personne ou du groupe avec qui on fera la lecture.
- Avec des enfants : la traduction « Parole de Vie » sera excellente.
- Avec des jeunes, ou avec des « débutants »: des traductions comme la « Français Courant », la « Semeur » ou la « Segond 21 » seront souvent plus faciles à utiliser
- Pour une étude biblique avec des chrétiens « non-débutants »: on privilégiera une traduction à équivalence formelle comme la NBS, la Segond ou la TOB.
- Pour une lecture publique non commentée (par exemple pour introduire un temps du culte ou un chant) : on privilégiera une traduction qui se lit facilement. Personnellement, j’utilise souvent la traduction « Parole de Vie ». Les catholiques utiliseront obligatoirement la « Traduction Liturgique ». Celle-ci peut s’avérer également utile pour des non-catholiques puisque la traduction a été pensée en vue de la lecture publique.
Pour aller plus loin…
- Pour comparer soi-même 37 différentes traductions françaises, voir mon article « Où lire la Bible en français (au format numérique) ?«
- On pourra consulter l’excellent article de Viviane André, publié dans la Revue Réformée: « Nos traductions bibliques sont-elles fiables ? »
- Emmanuelle Lévy met à disposition un document comparatif des « Bibles en français » bien utile et bien fait.
- On pourra aussi acheter l’ouvrage d’Alfred Kuen, Une Bible, tant de versions.
Christian Bidault
Bonjour
Quelle différence entre traduction et version?
Merci pour votre article.
Peut -on l’avoir en pdf?
Christian
admin
Bonjour,
Je n’ai malheureusement pas de version PDF de l’article à vous proposer (je l’ai uniquement publié au format Internet).
Lorsqu’on parle de « versions françaises de la Bible » ou de « traductions françaises de la Bible », il n’y a pas de différence entre les termes « version » ou « traduction ». En tout cas dans mon article, je les emploie comme des synonymes.
Timothée
DUBOIS Ph
Merci pour tous ces renseignements bien utiles.
Pour ma part j’utilise 3 versions (NGS,TOB,Semeur) pour le NT et bientôt la Segond 21.
Aprés, pour un chrétien « averti », ayant une bonne connaissance (ou discernement) de la pensée et du message biblique du NT, le choix de la traduction ne devrait pas poser de problème.
Philippe D
Micaël Gelin
Bonjour Timothée,
Merci beaucoup pour votre article.
Ma remarque est vraiment mineure : pour des débutants qui ne sont pas habitués à l’écrit, en ayant fait plusieurs groupes « découverte de la Bible », il me semble que la version Segond 21 n’est pas adaptée. Elle est dans un langage actualisé mais encore assez soutenu, avec des mots compliqués (je ne la classerai pas pour les « débutants »). Je ne la conseillerai pas non-plus pour des jeunes en dessous de l’adolescence. La version Semeur 2000 est bien (bien qu’elle se permet des largesses par endroit et m’agace souvent personnellement) mais… la révision 2015 est beaucoup mieux (les corrections sont assez réjouissantes). Ils sont revenus à une traduction plus littérale tout en étant accessible. Elle vaut vraiment la peine d’être différenciée de la version 2000. Vous avez pu regarder cette version ? Micaël (En fin d’étude 3ème cycle IBG)
admin
Bonjour Micaël.
Merci bien pour ce partage d’expérience et ces remarques. Concernant la Bible adaptée à des débutants, je trouve aussi que la Segond 21 ou la Semeur ont encore un langage parfois un peu trop difficile pour des vrais débutants, même si c’est déjà bien mieux que la plupart des autres traductions. Parmi les trois que je conseille, je privilégierais donc la Français Courant (j’attend avec intérêt la publication de sa révision qui en cours et réalisée par une équipe très compétente).
J’ai une version 2015 de la Semeur à la maison, mais je n’ai pas encore examiné dans le détail les différences avec la version 2000 que je connais bien mieux. Les quelques différences que j’ai observées semblent effectivement aller dans le bon sens.
Merci encore pour votre commentaire constructif et fort utile !
Désiré Rusovsky
Ou situerez-vous la traduction de la Pléiade, que j’apprécie?
admin
Malheureusement, je n’ai pas encore pu investir dans cette (coûteuse) traduction. Ne l’ayant pas réellement fréquentée, je ne peux donc pas vous répondre. De votre côté, comment la situeriez-vous ?
Patrick Saint
Merci pour cet excellent article. J’y fais référence dans le mien (qui ne consiste qu’à donner une idée toute personnelle sur les différentes versions Segond): http://www.noscours.be/www.bibliorum.net/quelle-version-segond-choisir/
Merci pour ce travail!
Timothée Minard
Merci pour les encouragements et pour le lien vers mon article !
Salutations fraternelles !
Internaute
Bonjour,
Ce site compare plusieurs traductions françaises verset par verset http://djep.hd.free.fr/LaReferenceBiblique
Limitari
« [Joseph] ne connut pas [Marie] jusqu’à ce qu’elle eut enfanté…». Voilà un exemple bien choisi pour relever les » présupposés « , en l’occurrence des traducteurs catholiques: » Cette traduction évitait une difficulté pouvant remette en cause la virginité « perpétuelle » de Marie (selon l’Eglise catholique, Marie serait restée vierge toute sa vie). Je relèverai moi dans cette remarque d’autre présupposés, protestants ceux-là. ‘ »Jusqu’à » – qui est bien présent dans le texte grec – ne signifie pas que Marie a perdu sa virginité ensuite. « Il ne la connut pas jusqu’à ce qu’elle eut enfanté un fils » ne signifie pas « il la connut après qu’elle eut enfanté un fils ». Ce que veut marquer l’évangéliste est la conception virginale de Jésus et par là son caractère divin, il ne s’intéresse sûrement pas à la vie sexuelle de ses parents. Il insiste sur le fait que Jésus n’est en aucun cas le fils de Joseph. Le texte ne dit rien sur le fait ou non que Marie soit restée vierge, il laisse libre les catholiques de suivre la tradition non écrite (dans le catholicisme l’Écriture n’est qu’une partie de la tradition, celle qui a été fixée par écrit) de la virginité perpétuelle de Marie et les protestants de croire le contraire. Traduire littéralement présente aussi des risques de mauvaise interprétation quand la traduction n’est pas accompagnée d’explication et s’il faut prendre ce passage comme exemple, ce n’est pas tant des présupposés (même s’ils ne sont pas contestables) que des difficultés de la traduction…
Timothée Minard
Bonjour,
Merci pour votre remarque. Je suis d’accord avec vous sur le fond : ma remarque est écrite par le protestant que je suis, avec son présupposé du « sola scriptura ». De même, vous avez raison de souligner la difficulté de la traduction.
Effectivement, le texte ne dit pas explicitement que Joseph a « connu » Marie après que Jésus soit né. Néanmoins, c’est la lecture la plus naturelle du « jusqu’à ». Si l’évangéliste pensait effectivement que Marie était restée vierge toute sa vie, il aurait pu formuler sa phrase de bien d’autres manières et éviter qu’elle puisse être mal comprise.
Quoi qu’il en soit, votre remarque montre l’intérêt des traductions rédigées par un comité œcuménique : elles permettent à chacun d’approfondir sa lecture du texte et ensemble travailler à une traduction qui essaye de ne pas faire dire au texte ce qu’il ne dit pas. Et il ne s’agit pas d’une tâche aisée !
Avec mes salutations cordiales, en Christ.
Limitari
J’hésite à vous répondre car je ne tiens pas à prolonger une discussion qui risque de prendre un tour polémique et qui est d’ailleurs inutile, nous ne résoudrons pas vous et moi les divergences d’interprétation qui existent depuis toujours entre catholiques et protestants. Je me contenterai de dire que ce n’est pas la lecture « la plus naturelle » qui est juste mais celle qui est appropriée au contexte. Dans ce cas, il s’agit pour l’évangéliste de mettre en valeur le caractère divin de la naissance de Jésus et qu’il n’est pas le fils biologique de Joseph. Relisez dans cette perspective et vous verrez que le « jusqu’à » permet le point de vue catholique : « Mais il ne la connut pas jusqu’à ce qu’elle eût enfanté un fils auquel il donna le nom de Jésus » : « jusqu’à » sert à introduire le moment de l’enfantement de Jésus, pas à marquer la fin de la période virginale de Marie qui n’est pas le sujet. Il est d’ailleurs évident, que ce point de vue soit légitime à moins de penser que tous les catholiques depuis deux mille ans soient aveugles à ce qu’ils lisent ou qu’il n’y en ait eu aucun de sincère. Dire que l’évangéliste aurait pu formuler sa phrase de bien d’autres manières n’est plus la « scriptura sola » mais une extrapolation… Bien cordialement… et fraternellement.
Limitari
J’ajoute deux choses à mon argumentation : d’abord que l’évangéliste n’avait pas à craindre d’être mal compris, à son époque les chrétiens savait ce qu’il en était de Marie, si elle avait eu d’autres enfants ou non, ensuite, et c’est plus important, que la traduction (que j’ai moi-même reprise à tort) « il ne la connut pas » est fautive. Le grec emploie l’imparfait : « il ne la connaissait pas », ce qui change tout du point de vue du sens de l’ensemble de la phrase : « Mais il ne la connaissait pas jusqu’à ce qu’elle eût enfanté un fils auquel il donna le nom de Jésus ».
Timothée Minard
Merci pour vos messages. Il est vrai qu’on ne résoudra pas la question à nous deux !
Juste une remarque concernant l’imparfait : il me semble que cela est simplement dû à la grammaire grecque : un aoriste ne pourrait pas convenir pour signaler un état qui dure un certain temps (le temps de la grossesse). Par exemple, quelques versets plus loin, on retrouve la même formulation : « l’étoile […] les précédait (imparfait) jusqu’à (ἕως) ce qu’elle s’arrête… » (Mt 2.9) ; « il était (imparfait) en Egypte jusqu’à (ἕως) la mort d’Hérode » (Mt 2.15). Dans les deux cas, l’imparfait signale un état qui ne dure que « jusqu’à » ce qu’arrive un certain événement. Et, dans le deuxième cas, cela sera plus joli en français de traduire par un passé simple : « il fut en Egypte jusqu’à… » .
Bien fraternellement.
Limitari
J’ajoute deux choses à mon argumentation : d’abord que l’évangéliste n’avait pas à craindre d’être mal compris, à son époque les chrétiens savait ce qu’il en était de Marie, si elle avait eu d’autres enfants ou non, ensuite, et c’est plus important, que la traduction (que j’ai moi-même reprise à tort) « il ne la connut pas » est fautive. Le grec emploie l’imparfait : « il ne la connaissait pas », ce qui change tout du point de vue du sens de l’ensemble de la phrase : « Mais il ne la connaissait pas jusqu’à ce qu’elle eût enfanté un fils auquel il donna le nom de Jésus ».
J’ai lu votre réponse ci-dessous concernant l’imparfait : elle est ingénieuse mais pas crédible. Pensez vous réellement que le fait de « connaître » (sens biblique) une femme ait un caractère duratif comme l’étoile qui a guidé les mages pendant tout leur voyage ou un séjour en Égypte de plusieurs années ou encore une grossesse qui dure neuf mois ? Mais il est vrai que l’emploi du passé simple est plus élégant. C’est sans doute la raison pour laquelle Segond l’emploie malgré l’original grec, à moins que ce ne soient quelques présupposés… Je plaisante. Merci de m’avoir donné l’occasion de m’exprimer. Bine cordialement.
Limitari
Je reviens sur cette discussion, non que souhaite la poursuivre indéfiniment mais parce que ma dernière réponse concernant l’imparfait n’était pas correcte. Le verbe « connaître » au sens biblique n’a pas de caractère duratif mais son contraire, l’abstinence, en a évidement un. Cela ne change bien sûr pas ma conviction sur le fond qui est que « jusqu’à » ne sert qu’à clore le propos sur la conception virginale de Jésus et ne dit rien du futur de Marie. A défaut d’employer l’imparfait pour des raisons de style, une meilleure traduction en français pourrait être: « il ne l’a pas connue jusqu’à ce qu’elle eut enfanté ». C’est moins inducteur d’une lecture « naturelle » qui n’est peut-être pas la bonne. Bien cordialement.
Simon Sébastien
Il est pourtant dit dans les Évangiles que Jésus avait des frères et soeurs, donc cela implique que Joseph a connu Marie après la naissance de Jésus. Sinon cela voudrait dire que ses frères et soeurs ont été aussi conçu par le Saint-Esprit, et cela ne peut être possible car il n’y a qu’un seul Dieu-homme: Jésus Christ de Nazareth, qui est l’unique chemin vers le Père.
ANINI KOUAKOU JIKEL
Bonsoir LIMITARI vient m’expliquer les passages ci-dessous en relation avec la VIRGINITÉ CONTINUE de Marie.
ACTES 1
13 Quand ils furent arrivés, ils montèrent dans la chambre haute où ils se tenaient d’ordinaire; c’étaient Pierre, Jean, Jacques, André, Philippe, Thomas, Barthélemy, Matthieu, Jacques, fils d’Alphée, Simon le Zélote, et Jude, fils de Jacques.
14 Tous d’un commun accord persévéraient dans la prière, avec les femmes, et MARIE, mère de JÉSUS, et avec les FRÈRES de Jésus.
MATTHIEU 13
55 N’est-ce pas le FILS du charpentier? n’est-ce pas MARIE qui est sa mère? Jacques, Joseph, Simon et Jude, ne sont-ils pas SES FRÈRES?
56 et SES SŒURS ne sont-elles pas toutes parmi nous? D’où lui viennent donc toutes ces choses?
Timothée Minard
Bonsoir,
Je laisse Limitari répondre s’il le souhaite.
Je vous signale simplement que l’Eglise catholique considère que, dans les versets que vous citez, les mots « frère » et « soeur » doivent être compris dans le sens d’une appartenance à la famille large : cousin, cousine… Ce sens existe en grec ancien : il est attesté notamment dans la traduction grecque de l’Ancien Testament (Septante) où, par exemple, Lot est désigné comme étant le « frère » d’Abraham en Genèse 14.14, 16 (alors que Lot est en réalité le neveu d’Abraham).
Un catholique fera aussi valoir le poids de la tradition très ancienne qui affirme que Marie n’a pas eu d’autre enfant.
Pour ma part, je ne suis pas lié par la tradition : il me semble que le sens restreint de « frère » et « soeur » (enfants d’une même mère) est le plus probable dans les textes que vous citez. Il s’agit du sens le plus courant (le sens de « cousin » ou de « membre de la famille large » est plus rare).
Toutefois, savoir si Marie a eu d’autres enfants ou pas n’est pas une question très importante pour la foi.
Limitari
Le hasard du surf m’a ramené sur ce blog plus d’un an après la discussion. En relisant je pense que je n’ai pas eu raison de reconnaître que l’aoriste ne convenait pas pour dire « il ne l’a pas connue ». Il paraît au contraire tout à fait convenir car il sert à exprimer l’action en tant que telle, l’idée sous sa forme la plus simple, et par ailleurs si l’abstinence a un caractère duratif, c’est le verbe « connaître », même s’il est au négatif, qui a été employé et qui lui n’en a pas. Sur les frères de Jésus, je me garderai d’en rajouter et de renouveler les polémiques (à moins que vous n’insistiez…). Il y a un article qui fait le point de la question sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A8res_de_J%C3%A9sus
Bien cordialement.
Michel SANTINI
Bravo pour ce travail qui m’a l’air plus « objectif » que bien d’autres.
Autres bibles catholiques « modernes », pour l’info des non-c.: Bible des Peuples, Bible Bayard, Bible Saint-Paul, Bible Osty, Bible Maredsous, Bible Crampon.
Pour la Bible de la Pléïade, non confessionnelle et magnifique par son style (Job, Psaumes, Béatitudes…), 2 tares navrantes dues soit à l’ennemi, soit à un pré-supposé, soit aux deux :
1/. 1er testament, absence au sein des deutéro-c./apocryphes du magnifique « Cantique des 3 Jeunes gens dans la fournaise » ;
2/. Nv testament, avoir osé traduire le « phosphoros » du 1er siècle de II Pierre 1.19 par un terme repris de la Vulgate du 5ème siècle dans un sens inqualifiable au 20 ème siècle, surtout après osé l’ affubler d’une majuscule. Quand on sait que l’Etoile du Matin désigne parfois Notre Dame, l’intention maligne est-elle flagrante pour les érudits ? À vous de nous éclairer.
Un dernier mot sur la NBS : elle est la seule à ma connaissance à signaler dans ses notes que II P. 1.19 emploie un terme différent que le « Stella Matitudina » attendu.
Ses notes justement et ses annexes me semblent supérieures, dans le fond, la forme et la distribution à celles de toutes les autres bibles de référence.
Michel.
Patrick Saint
Merci de signaler la Bible des Peuples. J’aime beaucoup cette version et les notes!!! Elle n’est malheureusement pas très connue dans nos milieux protestants. Une belle découverte!
santini
Ah, la Bible des Peuples! Ses extraordinaires pages 4 à 8 du NT…
Nous y trouvons la seule chronologie courte connue – d’un néophyte, hein? – de la rédaction des Evangiles. Le tout relié de façon saisissante aux premiers chapitres des Actes des Apôtres.
marc
Bonjour Timothée,
Simplement pour savoir si vous pouviez en dire plus au sujet de la Bible » Crampon » et celle de la » Traduction Officiel Liturgique ».
Sont-elles de bonnes Bibles? Sont-elles fiables?
Fraternellement,
Marc
Timothée Minard
Bonjour Marc,
Comme je l’explique dans l’article, il n’existe pas de traduction « fiable » à 100% : toute traduction implique des choix. Toutefois, la plupart des traductions modernes sont de bonne qualité.
Je n’ai pas suffisamment « fréquenté » les deux Bibles auxquelles vous vous référez pour pouvoir vous donner une réponse précise sur la qualité de ces traductions. Néanmoins, il me semble que ces traductions ont été réalisées sérieusement par des personnes compétentes. La Traduction Officielle Liturgique est surtout intéressante pour la lecture à l’oral (la formulation est adaptée à lecture publique).
Bien fraternellement,
Timothée
marc
Rebonjour Timothée,
Merci pour votre réponse et la qualité de votre site dont je trouve les avis sur les différentes Bibles très objectif.
J’étudie la Parole sur six Bibles mais essentiellement sur la NEG 1979. Il y a une Bible dont on parle peu qui la Bible » Osty » et
qui est une très bonne version. J’ai été très surpris par la richesse et la qualité des notes. Il est vrai qu’il faut parfois faire
preuve de discernement car il peut y avoir des enseignements catholiques mais ça reste pour moi l’une des meilleurs versions
avec la NEG 1979 et la » Colombe « .
Fraternellement,
Marc
pierre LARET
Deux traductions très valables mais non-mentionnées ici sont la Bible OSTY(catholique) et la Bible annotée (protestante). Dans les deux cas, des notes en masse. A vous en CHRIST.
Hosanna
Bonjour Timothée,
Je suis une brasilienne étudiante de la langue française et je suis a chretienne.
J’aimerais savoir quelle est la mieux version donc je peux lire et apprendre plus la langue!
Merci à vous!
Timothée Minard
Bonjour,
La version la plus facile à lire en français est la Bible « Parole de Vie » : elle a été conçue pour des chrétiens qui lisent le français mais dont ce n’est pas la langue maternelle (par exemple, dans certains pays d’Afrique).
Ensuite, comme l’indique le schéma sur le « niveau de langage » ci-dessus, il y a la Bible en « Français courant », puis la Bible « Segond 21 », etc.
Pour savoir où lire ces versions de la Bible en ligne, vous pouvez voir cet article : https://timotheeminard.com/lire-bible-francais-format-numerique/
MARC
Bonjour Timothée,
J’ai su dernièrement que les éditions Cerf publiaient la Bible d’Alexandrie ( version Grecque de l’Ancien-Testament ). Puis-je
avoir votre avis sur la Septante.
Fraternellement,
Marc
Véronique
Bonjour,
Que pensez-vous de la bible : traduction du monde nouveau ( new world translation ? ) …dans sa version française, et comment la situez-vous ?
Cette version me plait bcp, car elle est à la fois littérale et aidante pour le sens. Mais, je trouve que les différences sont assez grandes entre les traductions. Par exemple : Luc 12 v.50, si vous comparez les versions entre les différentes traductions, le sens en est assez grandement différent. traduction du monde nouveau, segond 21 : parle de l’angoisse de Jésus TOB, NS parle qu’il lui tarde, ou est pressé…
Merci pour votre article extrêmement intéressant : )
Timothée Minard
Bonjour,
Je ne connais pas suffisamment la traduction du monde nouveau pour pouvoir vous répondre précisément.
J’imagine que vous savez qu’il s’agit d’une traduction réalisée par les Témoins de Jéhovah. Elle a donc une certaine orientation. De plus, les Témoins de Jéhovah forment un groupe relativement fermé qui ne collabore pas avec les sociétés bibliques et autres spécialistes de la traduction biblique.
Concernant les différences de traduction, certaines différences sont générales, dues à l’utilisation de principes différents (ceux évoqués dans l’article), mais il y a aussi des différences verset par verset, dues au fait que le texte originale peut parfois être difficile à comprendre. Pour l’exemple de Luc 12v50, le verbe grec utilisé peut avoir le sens d’angoisse ou de lourdeur (« il me pèse »), mais aussi, dans d’autres contextes, d’urgence (d’où la traduction « il me tarde »). Le premier sens semble toutefois plus probable en Luc 12v50 et c’est cette traduction que retiennent la plupart des traductions récentes.
BROWAËYS Pierre
Merci Timothée Minard. Cet article peut être utilisé quand on nous demande la » meilleure » version de la Bible!
BENKHALED
bonjour
j’ai juste une petite question qui me turlipine je voudrai juste savoir combiende version de la bible vous avez et je dis bien
version et non pas traduction
Timothée Minard
Bonjour,
Je ne suis pas sûr de bien comprendre votre question :
– Qu’entendez-vous par « version » de la Bible s’il ne s’agit pas de traduction (dans l’article, j’emploie le mot « version » dans le sens de « traduction » : http://www.cnrtl.fr/definition/version) ?
– Est-ce que vous voulez savoir combien de versions de la Bible j’ai dans ma bibliothèque personnelle ? Ou combien les chrétiens ont de versions de la Bible ?
Bien cordialement
VÉRONIQUE
Bonjour Timothée,
juste vous remercier pour votre réponse. Je ne savais pas que c’était une traduction des témoins de Jéhovah….
Merci beaucoup….c’est vraiment très riche vos informations
John TRESSEL
Une erreur de cette Bible est vraiment majeur! Jéhovah est inseré 237 fois dans le Nouveau Testament sans raison. Dans l’originale c’est le mot Seigneur. Exemple: Car, « quiconque invoque le nom de Jéhovah sera sauvé. » TJ Mais la quasi totalité des autres versions disent; « »Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. » NEG Romains 10.13
pierre LARET
Bonjour ,
Je possède la Bible Semeur étude de 2000, je n’aime pas trop le texte de cette Bible, par contre les notes sont très bonnes.
J’aimerais savoir si le nouvelle »Semeur etude » constitue vraiment un plus, tant au niveau du texte qui a été remanié , qu’au niveau des
Notes. Dit autrement, l’investissement en vaut-il la peine???. Un très grand merci.
Timothée Minard
Bonjour,
Je ne possède pas la nouvelle version de la Bible d’étude du Semeur (2018). Je ne saurais donc pas trop vous dire si l’investissement en vaut la peine. Vous trouverez des explications sur les nouveautés et quelques extraits à télécharger sur le site de l’éditeur : https://www.xl6.com/articles/9782755003246-bible-d-etude-semeur-nouvelle-edition-couverture-rigide-bleue-tranche-blanche
J’ai par contre consulté la révision de la traduction (Semeur 2015) et les améliorations me semblent positives : la traduction se veut notamment un peu plus « neutre » sur les passages dont la traduction est controversée (et compliquée).
Bien fraternellement.
pierre LARET
Bonjour,
Merci pour votre réponse si rapide. Je vais donc m’abstenir de faire cet achat.
Si vous pouviez citer de mémoire certains versets controversés?
En attendant, je vais m’offrir une »Colombe » gros caractères, c’est un bon investissement pour un chrétien vieillissant.
Fraternellement en JÉSUS.
Timothée Minard
Je n’ai pas en tête les modifications positives dues à la révision de la traduction en 2015. Toutefois, Sylvain Romerowski en donne un certain nombre d’exemples ici : https://dominiqueangers.toutpoursagloire.com/bible-semeur-interview-de-sylvain-romerowski-2/
Richard Gignac
Je possède plus de 50 traductions soit Bibles complètes, Nouveaux Testaments et de portions de la Bible. Entre autre, une traduction limité de Gutenberg françois/latine (ancien français), Nouveau Testament grec/français, 3 Tora dont deux en hébreux/français, etc…
Selon mes recherches assez poussées face aux traductions les plus recommandables, ce sont celles dont les ajouts entre les 4ème et 7ème siècles furent enlever ou mis à l’index. Les deux traductions dont ces passages entre autre celui de la femme adultère de Jean 8 et la fin de marc 16 (presque tout le chapitre).
Les pères de l’Église Jérôme, Augustin, Ambroise et bien d’autres ont inséré ces passage. j’en ai trouvé plus de 200 et selon mes recherches, il en au-moins 400. Le pape Grégoire 1er dit le Grand qui a inventé la Marie Madeleine est celui qui ajouté l’histoire de la femme adultère.
Richard Gignac
Richard Gignac
Cette phrase est un ajout qui se retrouve dans la Colombe.
1 Jean : 5 : 7 b & 8 a : Car il y en a trois dans le ciel qui rendent témoignage, le Père, le Fils et le Saint Esprit; et ces trois-là se rapportent à un. Accepté dans la Colombe ainsi que la Martin mais refusé dans la TOB et la L S.
Pour ce qui est du choix d’une traduction, ne t’en fait pas. Je ne sais pas depuis combien d’année que tu es chrétien et depuis quand tu lis la Bible et ou est ton lieu d’habitation.
Pour ma part, j’ai lu au moins la Bible 25 fois maintenant elle est pour moi: un outil de travail, de recherche, de détente. Elle est le Livre des livres.
Premièrement, selon-moi, tu n’as sûrement pas lu la Parole de Dieu souvent et peut-être que c’est dans tes premières fois. Achètes-toi une traduction qui se lit bien et surtout, ne choisis pas la traduction selon le goût des autres et Semeur est une très bonne traduction meilleure que Colombe malgré que Colombe est aussi une excellente traduction.
Une traduction que je peux classée au top des traduction même si qu’elle est peu aimée est Darby. Selon ce que je connais sur cette traduction, elle fut traduite par un avocat et les biblistes, théologiens et autres spécialistes de la Bible la suggère mais pour ma part, je la trouve d’un français trop dépassé pour quelqu’un qui lit la Bible pour la première fois.
Habites-tu au Québec ?
J’attends ta réponse.
Sébastien Côté
Il n’y a que 2 sortes de Bible. Celles basés sur le texte Majoritaire Byzantin (les Bibles édité de 1535 à 1885), basé sur le textus réceptus, et les Bibles du 20 et 21ième siècle, toutes basés sur le texte minoritaire alexandrin.
• Le Texte Byzantin Majoritaire représente plus de 95 % des quelques 6000 manuscrits grecs connus existant du Nouveau Testament (datés du deuxième au seizième siècle). Le Codex Alexandrinus est le plus ancien témoin manuscrit du Texte Byzantin Majoritaire. (Le Textus Receptus est basé sur le Texte Byzantin Majoritaire.)
• Le Texte minoritaire représente moins de 5 % des quelques 6000 manuscrits grecs connus existant du Nouveau Testament (datés du deuxième au seizième siècle). Le Texte minoritaire (également appelé Texte Alexandrin des bibles de l’Église catholique romaine) est basé essentiellement sur le Codex Vaticanus et Sinaïticus. (De nos jours, toutes les traductions modernes du Nouveau Testament sont basés sur le Texte Alexandrin minoritaire de «Nestle-Aland» [NA] et des «United Bible Societies» [UBS].)
Timothée Minard
Bonjour. J’ai écrit un article sur ce site en rapport à la question que vous évoquez : https://timotheeminard.com/bible-selon-shora-kuetu-2-texte-majoritaire-question-du-texte-original-du-nouveau-testament/
Isabelle J Lee
A vous tous experts,
Je suis française ayant vécu la majorité de mes années dans pays anglophones avec une seule bible: The New American Bible for Catholics. J’aime suivre en français la messe et les heures sur AELF mais j’aimerais m’acheter une bible française et aussi un brévière. Je lis la bible depuis de nombreuse années. J’ai survolé vos commentaires mais je n’arrive pas à me décider et je demande votre aide.
D’avance merci.
Timothée Minard
Bonjour,
Si vous êtes habituée à la lecture de la Bible, la TOB peut être un bon choix.
Pour vous aider à faire votre choix, vous pouvez utiliser l’application YouVersion qui met en accès libre le texte de nombreuses traductions françaises (voir ici : https://www.bible.com/fr/bible/2367/GEN.1.NFC ). Vous pouvez prendre un (ou plusieurs) passage(s) biblique(s) donné(s) et le(s) lire dans différentes traductions. Cela peut vous donner un bon aperçu de la traduction.
N’étant pas catholique, je ne peux pas trop vous conseiller concernant le bréviaire.
Eric Serge
Bonjour Madame,
Si vous désirez lire la Bible en traduction française, réalisée à partir des textes hébreu, araméen et grec, dans une version qui utilise une langue à la fois classique, contemporaine, et précise, correcte sur le plan de la syntaxe et de la grammaire, cohérente dans son ensemble du point de vue du style et de l’expression française, tout en demeurant proche des langues sources dans l’expression, hébreu, car basée sur le principe de l’équivalence formelle rigoureuse entre texte source et langue cible (français), je vous recommanderais « la Bible Osty », publiée en 1973 par les éditions du Seuil.
Cette version, qui demeure à mon sens remarquable encore aujourd’hui, faite par le chanoine et bibliste Émile Osty (1887-1981) durant plus de vingt-cinq ans, en collaboration avec le professeur Joseph Trinquet (1919-2001) qui fut son élève, a été éditée avec un appareil abondant de notes en bas de chaque page, très intéressantes sur les questions et les explications de choix de traduction. L’inconvénient est son prix, qui doit être actuellement de cinquante euros environ.
Bien que chrétien, je ne suis pas catholique romain moi-même ; je ne suis pas toujours d’accord avec les commentaires théologiques d’Emile Osty et pourtant j’apprécie et je respecte énormément son travail car j’estime que, plus de quarante-cing ans après sa publication, sa taduction reste incontournable en tant qu’outil exégétique : je l’utilise souvent, au même titre que la version de John Nelson Darby qui, bien que difficile, demeure également très utile pour une étude approfondie du texte biblique, même si, évidemment, il n’existe pas de traduction « parfaite » !
1973 : La Bible Osty
La remarquable traduction réalisée par le chanoine Émile Osty, représente plus de 25 ans d’un minutieux labeur. En cours de route, Osty a fait appel à Joseph Trinquet, professeur au grand séminaire de Paris. Cette traduction respecte « jusqu’au scrupule » les textes originaux hébreu, araméen et grec étant l’œuvre d’une seule personne, elle se caractérise par sa grande cohérence : une même expression dans la langue originale est rendue par une même expression en français. Très précise, cette traduction s’efforce aussi de respecter les genres littéraires présents dans les livres bibliques. Utilisant toutes les ressources de la langue française, elle cherche à rendre le côté pittoresque de l’original. D’abondantes introductions et notes techniques font de le Bible Osty-Trinquet un remarquable outil pour l’exégèse. Editeur : Seuil.
https://www.alliancebiblique.fr/alliance-biblique-francaise/la-traduction-de-la-bible-en-francais?ref=traductions
Espérant avoir répondu en partie à votre demande,
Cordialement, bonne lecture et méditation fructueuse de la Parole de Dieu.
Lou Jo
Bonjour, merci pour votre article. J’aurais une question : quelle version conseillez-vous pour apprendre les versets de la bible ? Merci par avance pour votre réponse.
Timothée Minard
Bonjour,
Il est difficile de vous conseiller une traduction sans vous connaître. Comme indiqué dans l’article, la plupart des traductions modernes sont de bonnes traductions, avec chacune leurs avantages et inconvénients.
A partir du moment où vous êtes conscient de cela, choisissez la version avec laquelle vous êtes le plus à l’aise et que vous arriverez le plus facilement à mémoriser. Si vous êtes un grand lecteur de la Bible depuis des années, vous préférerez probablement une traduction littérale. Si vous découvrez la Bible, vous aurez probablement plus de facilité avec une traduction dynamique.
LECLERCQ
bonjour
j’ai une ancienne concordance de 1874 sandoz et fischbacher en excellente état qui me sert pour travailler, étudier.
quelle bible ancienne puis je trouver qui pourrait correspondre au mieux avec cette concordance de 1874 sandoz et fischbacher ?
Je pense que la bible éd. sandoz et fischbacher était EN 9 VOLUMES.EDITE DE 1876 A 1879 !
je cherche une bible en 1 seul volume
merci
bien cordialement
Laurent
bonjour,
J’ai téléchargé le fichier PDF comportant le tableau comparatif des bibles, mais je n’ai pas vu la Bible de Jérusalem.
Que pourriez-vous en dire si vous deviez reprendre les champs du tableau ?
Bien Cordialement
Laurent
Timothée Minard
Bonjour,
De quel fichier PDF parlez-vous ? Est-ce celui d’Emmanuelle Lévi ? Si c’est le cas, elle mentionne bien la Bible de Jérusalem : elle utilise l’abréviation « BJ ».
Bien cordialement,
Timothée
engseng
Très belle présentation du sujet Timothée, je fais volontiers la promotion de cette page ^^
PETIT
Bonjour
que pensez-vous de la TRADUCTION DU MONDE NOUVEAU ?
Timothée Minard
Bonjour,
Comme je l’ai écrit plus haut, je ne connais pas suffisamment la traduction du monde nouveau pour pouvoir donner un avis précis.
J’imagine que vous savez qu’il s’agit d’une traduction réalisée par les Témoins de Jéhovah. Elle a donc une certaine orientation. De plus, les Témoins de Jéhovah forment un groupe relativement fermé qui ne collabore pas avec les sociétés bibliques et autres spécialistes de la traduction biblique.
Michel
Bonjour Petit,
J’ai eu quelques occasions de lire la version « traduction du monde nouveau ». Ma première remarque c’est qu’il y a certains versets où c’est vide. J’imagine que ce sont des versets qui devaient être mis à jour mais « pas sûr ». Sinon, j’ai pas compris pourquoi.
Ce que j’ai beaucoup aimé, c’est la facilité à comprendre les textes, elle est compatible avec notre langage actuelle. (J’évoque cela parce que quand on lit le coran ou quelques versions de la bible, c’est très difficile à comprendre, après ça ne motive pas certainement).
L’autre point c’est la présence du nom de Dieu dans cette version. Bref, j’imagine qu’il a beaucoup d’efforts derrière pour avoir mis à jour tout ce livre pour en faire un chef-d’œuvre.
@Timothée, peux-tu expliquer un peu plus cette aspect « orientation » car c’est pas clair, ou donner une petite exemple s’il te plait ?
(je remarque que tu dis que tu « ne connais pas suffisamment la traduction du monde nouveau » et en même temps tu as l’air d’être persuadé qu’elle a une orientation particulière).
Timothée Minard
Bonjour Michel.
Quand je parle d’une « orientation particulière », cela s’observe facilement par la tendance à traduire différemment les textes qui affirment la divinité de Jésus. Par exemple, en Jean 1.1 : « la parole était un dieu » (alors que la traduction habituelle et tout à fait justifiée est : « la parole était Dieu »).
Autre exemple, plus récurrent : lorsque le Nouveau Testament cite l’Ancien Testament, le texte grec du Nouveau Testament a systématiquement « kurios (= Seigneur) » là où le texte hébreu a le nom divin (YHWH). Dans ce cas, la Traduction du Monde Nouveau traduit systématiquement « kurios » par « Jéhovah ». Une des raisons probables est que le Nouveau Testament appelle très souvent Jésus par le titre de « kurios (Seigneur) » et, comme c’est aussi le nom de Dieu dans les citations de l’Ancien Testament, cela pose un problème du point de vue de la doctrine des Témoins de Jéhovah.
Cela aboutit à des aberrations. Par exemple, en Romains 10, le verset 9 dit « si de ta bouche, tu confesses que Jésus est Seigneur (kurios)… tu seras sauvé ». Les versets 10 à 12 proposent un développement sur le fait que Jésus est le « Seigneur » de tous les croyants. Puis, au verset 13, Paul cite Joël 3.5 en appui à son raisonnement : « car quiconque invoquera le nom du Seigneur (kurios) sera sauvé ». La traduction du Monde Nouveau traduit : « Car « tous ceux qui feront appel au nom de Jéhovah seront sauvés » » ! Une telle traduction est clairement problématique car elle empêche de voir le lien entre la citation de l’Ancien Testament et le raisonnement de Paul. Mais on comprend bien pourquoi les TJ ne veulent pas traduire par « Seigneur » puisque cela voudrait dire que Jésus = YHWH.
Ginette
Bonjour,
pardonnez-moi d’avoir une pensée négative, Dieu ne pouvait-il pas faire plus simple pour
qu’on puisse comprendre, ou alors c’est nous qui sommes compliqués ?
Les premiers chrétiens n’avaient pas cette masse de connaissance, même pas
l’ évangile par écrit et ils ont vécu des choses admirables,,des miracles,
évangéliser le monde.
Aujourd’hui que vivons nous, que faisons nous ? Cela me remet en question,
et surtout cette bataille sur les textes…….me rend un peu perplexe, je sais
qu’ elle est nécessaire, mais pourquoi est-ce si compliqué , car 20 siècles après
on n’est toujours pas sûr du texte……..alors peut-être pour éviter la bibliolâtrie !
Timothée Minard
Bonjour,
Merci pour votre message.
La Bible présente la difficulté à se comprendre entre personnes de différentes langues comme une malédiction due à l’orgueil humain (voir l’épisode de la tour de Babel en Genèse 11). Cela explique peut-être pourquoi les choses ne sont pas simples au niveau de la traduction.
Ceci dit, Dieu a choisi de se révéler dans des langues relativement simples (l’hébreu et le grec) par rapport à celles qui existaient à l’époque où la Bible a été rédigée.
Quant à la question de la connaissance et de la réflexion ; il y a toujours eu dans l’Église des personnes d’une grande diversité d’arrière-plan, des personnes ayant eu la chance d’avoir pu faire de hautes études, d’autres ayant peu étudié, etc. Tous ont la même valeur et Dieu utilise chacun avec ses dons et ses capacités. Parmi les premiers disciples, il y avait des gens très simples et des intellectuels. L’apôtre Paul, par exemple, était un lettré qui a étudié dans les meilleures écoles de son époque (dans la prestigieuse école de Rabbi Gamaliel, voir Actes 22.3). Et comme le dit Pierre, il y a des passages bien difficiles à comprendre dans les lettres de Paul (2 Pierre 3.16).
La connaissance ne s’oppose pas à la simplicité de la foi. Les deux sont un don de Dieu.
Enfin, il me semble que Dieu agit aujourd’hui d’une manière assez similaire à l’époque de l’Eglise primitive : il n’y a jamais eu autant de conversions qu’à notre époque, l’Eglise n’a jamais connu une telle extension mondiale que depuis le 20e siècle ; et il y a toujours des miracles et plein de choses admirables. Certes, il y a aussi des dérives et des problèmes dans les églises d’aujourd’hui ; mais c’était aussi le cas dans l’Eglise du Nouveau Testament. Le Nouveau Testament mentionne des faux-prophètes, des faux-apôtres, des faux enseignants ; des soi-disant chrétiens qui commettant l’adultère, le vol, l’inceste, qui font des procès entre eux ; des chrétiens divisés, etc. Il ne faudrait pas idéaliser les premiers chrétiens, ni avoir une vision trop négative des chrétiens d’aujourd’hui.
Bien fraternellement,
Timothée
Ginette
Bonsoir,
merci beaucoup pour votre réponse pertinente et pleine de bon sens. Cela m’aide à accepter cette réalité,
et à continuer l’étude de la bible qui me passionne aussi.
LISBONNE Eric
Concernant la version « Nouvelle Bible Segond » 2007, une remarque qui me paraît importante à titre d’information : c’est la seule version française à ce jour, à ma connaissance bien sûr, à traduire Genèse 20:13a par un pluriel, “les dieux m’ont fait errer […]”.
Or, j’émettrai deux remarques à ce sujet :
– la 1ère, qui m’est personnelle, est que juste avant, dans Genèse 20:11a, Abraham déclare, “… Je me disais qu’il n’y avait certainement aucune crainte de Dieu en ce lieu…” ; avouons que, dans cette version, c’est pour le moins étrange sur le plan de la cohérence des propos de cet éminent personnage biblique, bien sûr ;
– la 2ème, qui est celle d’un des plus remarquables biblistes français, le défunt chanoine Émile OSTY (1887–1981), lequel avait consacré plus de vingt-cinq ans de sa vie à produire sa traduction, en collaboration avec le bibliste Joseph TRINQUET, publiée aux éditions du Seuil en 1973 en un seul volume avec notes, et qui reste près de cinquante ans plus tard une des meilleures traductions en français du texte biblique, du point de vue de la fidélité au texte original, qui observe tout de même dans sa note sur Genèse 20:13a que “m’a fait errer : le verbe est au pluriel en hébreu (voir Genèse 31:53 ; 35:7), construction grammaticale rare ; MAIS LA TRADUCTION “LES DIEUX M’ONT FAIT ERRER” NE S’IMPOSERAIT QU’AVEC LA PREUVE D’UNE ADAPTATION VOULUE DU LANGAGE AU POLYTHÉISME DE L’INTERLOCUTEUR ABIMELEK”.
Ce qui mérite réflexion, outre les précédentes remarques déjà faites sur la « Nouvelle Bible Segond » par ailleurs (vocabulaire néo-testamentaire équivoque en français, « réveillé », « changement radical », etc.). Et qui me font préférer clairement et sans hésitation la « Nouvelle Version Segond Révisée » dite « Bible à la Colombe », que pourtant la « Nouvelle Bible Segond » était censée remplacer. Et pour ce qui est des versions françaises les plus littérales, il y a Chouraqui (difficilement compréhensible en français, c’est plus une transposition qu’une traduction), Darby 1885 (qui reste encore indispensable, 135 ans après la 1ère édition intégrale), et Osty-Trinquet 1973 (qui, curieusement, n’est pas mentionnée dans le schéma de l’article ci-dessus).
Timothée Minard
Merci pour le commentaire.
Je n’ai jamais « fréquenté » la traduction Osty-Trinquet, c’est donc pour cela que je n’ai pas pu me prononcer à ce sujet. Mais j’ai déjà entendu plusieurs personnes vanter la qualité de cette traduction.
Pour ma part, je trouve que la NBS est une très bonne traduction littérale, même si, comme pour toute traduction, certains choix de détail sont discutables.
Quant à la traduction de Genèse 20.13, c’est peut-être un excès de littéralisme. Toutefois, en hébreu, le pluriel est également surprenant. Par conséquent, on peut comprendre que, dans le cadre d’une traduction littérale, on veuille permettre au lecteur français d’être également surpris par ce pluriel. Si l’on traduit le pluriel par un singulier, la difficulté du texte original passe inaperçue pour le lecteur français (qui ne lit pas toujours les notes de bas de page). On peut donc comprendre la logique de la NBS.
Eric Serge Lisbonne
Merci pour votre réponse.
Ce que je trouve tout de même quelque peu déroutant (en français en tous cas) dans la version NBS (qui par ailleurs est d’une grande qualité, c’est sûr), c’est d’une part, comme je l’explique précédemment, l’incohérence, de mon point de vue, de la déclaration d’Abraham dans Genèse 20:11a si on la compare avec 20:13a, car Abraham s’adresse bien au même interlocuteur, Abimélek, et dans la même situation…
La NBS, d’autre part, applique le même schéma de traduction dans Genèse 31:53a, « que le Dieu d’Abraham et le Dieu de Nahor soient juges entre nous – C’était le Dieu de leur père. » mais pas dans Genèse 35:7b, « ; car c’est là que Dieu s’était révélé à lui alors qu’il s’enfuyait pour échapper à son frère. » Il s’agit là de Jacob fuyant Esaü. Dans ces deux textes pourtant, la construction grammaticale de l’hébreu y emploie également les verbes au pluriel (et même chose dans Exode 32:1b, épisode du veau d’or).
Comme vous le dites, c’est peut-être (Genèse 20:13a) un excès de littéralisme. Mais au vu, de ce que j’expose ci-dessus, cela me laisse quelque peu perplexe…. Et, à ma connaissance, c’est la seule version française à ce jour à avoir traduit ainsi…
A noter, question versions françaises, que la Trinitarian Bible Society (TBS, britannique) travaille actuellement sur l’élaboration d’une révision d’une « Bible de Genève » en français classique et moderne à la fois, qui sera issue de la version Martin de 1707 et de la version dite de Lausanne de 1872 (Louis Gaussen), outre le travail de vérification sur les textes sources (texte néo-testamentaire choisi dans la catégorie dite majoritaire). https://www.tbsbibles.org/page/language-french
Cordialement,
Masa-cRoi
Qqun sait si elle sera gratuitement en ligne ou pas ?
Eric Lisbonne
Bonjour Monsieur Minard,
En réponse, j’avais posté il y a quelques temps un dernier commentaire complémentaire, mais il n’apparaît pas.
Cordialement,
Eric Lisbonne
Timothée Minard
Bonjour Monsieur Lisbonne,
Je viens de voir effectivement que votre précédent commentaire n’avait pas été automatiquement approuvé (alors que cela aurait dû être le cas).
Cela devrait s’afficher maintenant.
Désolé pour ce délai.
Bien cordialement.
Cyril
Bonjour,
Je suis catéchumène (46 ans) sur le chemin du baptême et souhaite me procurer une bible.
Après recherche grâce à vôtre excellent blog, je me suis arrêté sur la bible d’études du semeur 2015.
Ma question est de savoir si elle est appropriée pour moi, Catholique ?
N’est-elle pas orienté pour le Protestantisme ?
Est-ce que la seule différence est qu’elle ne comporte pas les livres deutérocanoniques ?
Merci
Timothée Minard
Bonjour,
La Bible d’étude du Semeur est une Bible dont les introductions et les notes ont été rédigés par des théologiens protestants évangéliques. Etant moi-même évangélique, je ne pourrai que vous la recommander.
Néanmoins, il est vrai que, pour un petit nombre de passages, il est probable que les interprétations proposées en notes diffèrent de l’interprétation du magistère catholique. De plus, comme vous le relevez, la Bible ne contient pas les livres deutérocanoniques.
Jean-Marie Boisvert
Bonjour,
Les traductions de Mat23:10 que je consulte utilisent conducteur, directeur, docteur, maître. Que dites-vous de «pasteur», qui les englobe tous : «Ne vous faites pas appeler pasteur, car Christ est le seul pasteur » ?
Timothée Minard
Bonjour,
Il me semble que le mot grec utilisé ici sert généralement à désigner l’équivalent du « professeur » (ou « précepteur ») dans un contexte d’apprentissage. Étant donné que cette parole de Jésus est située dans le cadre d’un discours polémique contre les Pharisiens et scribes qui prétendent « enseigner » le peuple (mais qui ont pourtant été aveugles face à la venue du Messie), cela me parait peu pertinent d’utiliser le terme de « pasteur ». Une traduction du type « ne vous faites pas appeler professeur » me semblerait plus proche du texte original.
bibletude
Nous dirions plutôt: « Ne vous faites pas appeler leaders » (« leader » est très à la mode ces temps-ci…)