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Dans les Églises que je fréquente (évangéliques, plutôt charismatiques), je suis parfois frappé du peu de place donné à la Bible durant la première partie de nos cultes. Il n’est pas rare d’arriver au temps de la prédication sans qu’un seul verset de la Bible ait été lu ou cité. Et si on redonnait plus de place à la Parole de Dieu dans notre louange communautaire ?
Louer Dieu par sa Parole…
« Que la Parole du Christ habite parmi vous dans toute sa richesse : instruisez-vous et avertissez-vous les uns les autres avec pleine sagesse ; chantez à Dieu, dans vos cœurs, votre reconnaissance, par des psaumes, des hymnes et des chants inspirés par l’Esprit. » (Colossiens 3.16 [TOB]).
Ce verset est un des rares passages du Nouveau Testament évoquant le chant communautaire. La louange chantée est ici décrite comme un moyen de faire « habiter la Parole du Christ » parmi les croyants rassemblés. C’est la Parole de Dieu que nous sommes appelés à chanter : que ce soit par des chants qu’il nous inspire par son Esprit ou par des chants qu’il a inspiré aux psalmistes ou aux hymnographes. D’après ce verset, le but d’une louange communautaire fondée sur la Parole n’est pas que nous passions un bon moment « dans la présence de Dieu », mais que nous puissions ainsi nous « instruire » et nous « avertir » les uns les autres.
Des chants fondés sur la Parole de Dieu
Bien heureusement, les chants que nous chantons en Église sont composés par des croyants qui s’inspirent principalement de la Parole de Dieu. Bon nombre de nos chants, modernes ou anciens, reprennent des paroles de la Bible ou proclament des vérités bibliques. Pourtant, je ne suis pas certain que tous les membres de nos assemblées en soient toujours conscients.
Lorsque nous chantons « Tu donnes et tu reprends. Mon cœur choisit de dire : Ô béni soit ton nom ! », savons-nous qu’il s’agit des paroles que Job a dites après avoir tout perdu (Job 1.21) ? Ou que c’est ce même Job qui dira, au milieu de ses malheurs, « je sais que mon rédempteur vit » (Job 19.25) ? Et d’où vient cette curieuse idée de chanter « digne est l’agneau » sinon de cette louange ultime de toute la création que l’Apocalypse nous laisse entrevoir (Ap 5.12) ? Souvenons-nous aussi d’où viennent nos « Hosanna ! » (Mt 21.9, 15 ; Mc 11.9-10 ; Jn 12.13) ou ces invitations adressées à notre « âme » de « bénir l’Éternel » (Ps 103.1-2; 104.1) ; ou encore ce hit-parade du psautier : « car son amour/sa bonté/sa fidélité dure à toujours » (Ps 100.5; 106.1; 107.1; etc.).
Rappeler que nos chants sont fondés sur la Parole de Dieu
Chers leaders de louange, c’est notre rôle de rappeler que nos chants sont fondés sur la Parole de Dieu. Pourquoi donc ne pas régulièrement introduire un chant par la lecture de quelques versets bibliques sur lesquels il se base ? En général, il n’y aura même pas besoin de commentaire : la Parole parle d’elle-même (et le prédicateur se chargera de prêcher !).
D’autres fois, on pourra rappeler brièvement ce que signifient des expressions bibliques qu’on trouve dans nos chants et qui peuvent paraître assez « bizarres » pour le néophyte. Je pense à ces chants où on bénit « le nom » du Seigneur/de Jésus/de l’Éternel. Ou ceux où l’on parle à son « âme » (!). La personne qui débarque pour la première fois dans une Église aura peut-être du mal à comprendre pourquoi nous adressons nos louanges à un « agneau immolé » ou à un « lion de Juda ». Ou pourquoi nous « répandons un parfum » sur Jésus ou lui demandons d’ouvrir « les yeux de notre cœur ». Rappelons que ces expressions viennent de la Bible, et traduisons-les en français courant.
Tout cela permettra de rappeler à chacun que nous ne chantons pas juste de belles paroles, mais la Parole de Dieu !
Inclure la lecture biblique dans les répétitions du groupe de louange
Cela nécessitera peut-être de prendre un peu de temps pour approfondir nos connaissances bibliques, ou notre compréhension de la Bible. Un dictionnaire biblique pourra s’avérer utile.
Peut-être faudra-t-il aussi s’entraîner à déclamer le passage biblique, de la même manière que nous prenons le temps de répéter la musique et le chant. Bien lire, bien articuler, poser la bonne intonation : tout cela s’apprend et se travaille, de la même manière qu’on apprend à chanter.
Et pourquoi ne pas se montrer créatif ? En accompagnant la lecture de musique pour en faire une introduction musicale au chant. Ou en faisant une lecture à plusieurs voix si le texte s’y prête. Ou encore en faisant participer l’assemblée : certains Psaumes contiennent des répons prévus pour être dits par l’assemblée (le Psaume 136, par exemple).
Placer la lecture biblique dans le temps de répétition ou de préparation du groupe de louange lui permet aussi de s’arrêter sur les paroles des chants. Réfléchir au fondement biblique de ce que nous chantons nous pousse à fonder notre louange sur du solide !
Quelques outils pour nous aider
Certains recueils (Alleluia, À toi la gloire…) proposent des références bibliques directement sur la page du chant, ainsi qu’un index biblique.
Jeunesse en Mission met gratuitement à disposition un index biblique pour les chants des quatre recueils « J’aime l’Éternel », sous forme d’un fichier PDF téléchargeable ici. Si l’index est dans l’ordre des textes bibliques (et non dans l’ordre des numéros de chant), voici un petit truc pour trouver des textes bibliques correspondant au chant recherché :
- Sous Acrobat Reader, ouvrez l’outil « Rechercher », soit en allant dans Edition -> Rechercher ; soit en tapant « Ctrl+F ».
- Entrez ensuite simplement le numéro du chant qui vous intéresse, et lancez la recherche.
- Si le numéro de chant est associé à plusieurs textes bibliques, il suffira de cliquer sur « Suivant » pour trouver ces différentes références.
Les logiciels bibliques ou les applications Internet peuvent aussi permettre de rechercher facilement une référence biblique à partir de quelques mots.
Choisir la bonne traduction pour la lecture
Pour une lecture dans le cadre de la louange, on préférera une traduction dynamique et facile à comprendre (pour une explication sur les différences entre les traductions, voir cet article). Personnellement, j’utilise souvent la traduction en français fondamental « Parole de Vie ».
Dans le cas où on voudrait souligner le lien entre un verset biblique et certaines paroles spécifiques d’un chant, il sera judicieux de choisir la traduction qui s’en rapproche le plus. Cela implique donc au préalable de consulter les différentes traductions françaises du verset en question. Le numérique permet de le faire rapidement (et gratuitement) : je vous indique ici où et comment.
Marie-Noëlle Yoder
Merci pour cet excellent article!