Des chiffres et des lettres : la Bible est-elle miraculeusement codée ?

Peut-être avez-vous déjà entendu dire que le texte de la Bible est miraculeusement « codé ». Pour certains, le code est chiffré : le texte inspiré aurait une structure numérique remarquable, trop parfaite pour avoir été conçue par un cerveau humain. Pour d’autres, ce sont les lettres du texte biblique qui forment un « code secret ». Une fois décodé, on découvrirait que le texte prédit à l’avance un bon nombre d’événements historiques.

Que penser de ces affirmations ? Le texte de la Bible est-il réellement « codé » ? Cela constitue-t-il la « preuve » de l’inspiration de l’Écriture ?

Les codes de la Bible

L’idée que la Bible contiendrait une forme de « code » n’a rien de nouveau. À la fin du IIe siècle, Irénée de Lyon décrit et critique la manière dont un certain « Marc le magicien » compte les lettres et syllabes des mots du texte biblique pour défendre sa théorie gnostique (voir Contre les hérésies I.14-16 ; II.24). Quatorze siècles plus tard, le Réformateur Luther s’en prend violemment à la Kabbale juive qui utilise la valeur numérique des lettres hébraïques pour découvrir un sens caché du texte biblique (voir Du Shem ha-meforash et de la généalogie du Christ, WA 53, p. 594-600).

À notre époque, on trouve principalement deux types de démonstrations en faveur d’un texte « codé ».

Ivan Panin et la structure numérique du texte biblique

Au tournant du XXe siècle, Ivan Panin consacre beaucoup de temps et d’énergie à étudier la « structure numérique » du texte biblique. Ce chercheur d’origine russe compte le nombre de mots et de lettres des textes en hébreu et en grec. Comme, dans les alphabets hébreux et grecs, les lettres correspondent aussi à des chiffres (on ne compte pas encore avec des chiffres « arabes »), il s’intéresse également aux valeurs numériques des mots. À partir de calculs complexes, il montre la récurrence impressionnante du chiffre 7 tout au long du texte biblique. Il en déduit que cette « structure numérique » est trop complexe pour avoir été conçue par un être humain. D’où la preuve de l’inspiration divine du texte biblique (pour une présentation plus détailleé en français, voir notamment ici).

Le code secret de la Bible découvert grâce à l’informatique

Dans les années 1990, des Israéliens publient un article dans une revue scientifique (Statistical Science) démontrant l’existence d’un texte codé en arrière-plan du livre de la Genèse. Par un traitement informatique du texte du premier livre de la Bible hébraïque, ils observent des « séquences de lettres équidistantes » (ELS en anglais) formant des mots et des expressions ayant du sens (pour une illustration, voir l’image en haut de l’article). Ils trouvent par cette méthode le nom de 34 rabbins célèbres (ayant vécu bien après la rédaction du texte biblique) ainsi que leurs dates de naissance et de mort. Ils concluent que, d’un point de vue statistique, cela ne peut pas être dû au hasard (l’article original est accessible ici).

Une version plus populaire de ce type de « décodage » a été réalisée par le journaliste Michael Drosnin dans son ouvrage La Bible : Le code secret. Celui-ci trouve dans le texte biblique « décodé » la prédiction de l’assassinat de Yitzhak Rabin, ainsi que de nombreux autres événements historiques.

Que penser de ces théories ?

 Il est tout à fait possible que les auteurs bibliques aient, par endroit, joué avec la valeur numérique des mots. C’était, en effet, une pratique courante dans l’antiquité, appelée « gématrie » . L’exemple biblique le plus célèbre est celui d’Apocalypse 13.18 qui indique que le nom de la « bête » diabolique correspond au chiffre 666. En Matthieu 1, la disposition de la généalogie de Jésus par groupe de « quatorze générations » (cf. Mt 1.17) a peut-être un lien avec la valeur numérique du nom David en hébreu (= quatorze).

Il était aussi d’usage dans l’antiquité de compter les mots. Certains auteurs peuvent ainsi répéter certains mots-clés un certain nombre de fois. En Genèse 1, plusieurs mots importants sont répétés 7 fois, ce qui est probablement voulu (la création étant décrite comme se déroulant sur « 7 jours »). 

Néanmoins, ces exemples n’ont rien de « miraculeux »: il s’agit de procédés couramment employés par les auteurs de l’antiquité, qu’ils soient Juifs ou païens. Les théories présentées ci-dessus vont bien au-delà d’une analyse de ces procédés  : elles prétendent mettre en lumière un code particulièrement complexe en arrière-plan du texte. Ce code ne peut être découvert que par des recherches pointues. De mon point de vue l’utilisation de ces théories pour défendre l’inspiration divine de la Bible pose plusieurs difficultés.

Les difficultés d’ordre scientifique

Les thèses d’Ivan Panin et des scientifiques israéliens ont été largement analysées et critiquées. Les articles en anglais à ce sujet sont particulièrement nombreux : on en trouve un certain nombre à partir de cette page et de celle-ci ; voir aussi ce document. En français, on peut lire un résumé de ces critiques (plus détaillé que le mien) sur cette page.

Le problème du choix du texte de base

Une des difficultés souvent soulignée est celle du texte utilisé pour « décoder » la Bible. Nous ne disposons pas des « manuscrits originaux » rédigés par les auteurs des textes bibliques. Nous n’en avons que des copies de copies de copies. Or, d’une copie à l’autre, on découvre des différences : un mot présent dans un manuscrit est absent d’un autre ; un mot est tantôt orthographié d’une certaine manière, tantôt d’une autre ; etc. En comparant les manuscrits, les spécialistes arrivent globalement à reconstituer le texte original le plus probable. Mais des doutes demeurent sur bien des détails et les reconstructions diffèrent d’un spécialiste à l’autre. On peut donc s’interroger sur le texte choisi par les défenseurs des « codes bibliques ». Une variation d’un mot ou même d’une lettre peut en effet mettre à mal leur démonstration. (Pour un exemple en lien avec le travail d’Ivan Panin, voir ci-dessous en « annexe ».)

Des messages codés se cachent… dans n’importe quel texte de n’importe quelle langue

Certains défenseurs de ces codes objectent que les « codes » fonctionnent quelles que soient les variantes retenues. Et ils ont probablement raison, puisqu’il semble que l’on peut trouver de tels codes dans n’importe quel texte de n’importe quelle langue !

Ainsi, certains ont créé un programme informatique permettant de retrouver la structure numérique de Panin dans n’importe quel texte anglais (voir ici). Des chercheurs ont montré que la liste des 34 rabbins pouvait être également découverte dans la version hébraïque de Guerre et paix (voir cet article publié dans Statistical Science). D’autres ont montré que le « décodage » de Moby Dick pouvait aussi permettre de découvrir la « prédiction » de nombreux événements historiques (voir ici).

Un argument apologétique à double tranchant

Les défenseurs des « codes » de la Bible ne se satisferont certainement pas de ce bref résumé. De plus, ils ont probablement déjà réfléchi à des arguments pour répondre à leurs détracteurs. Néanmoins, on peut se demander s’il est pertinent de continuer à utiliser ces codes de manière apologétique lorsque bien des spécialistes y apportent de sévères critiques. En effet, si quelqu’un comme moi qui croit en l’inspiration et la perfection de l’Écriture a de sérieux doutes sur la méthodologie scientifique employée par les partisans des codes, je peux supposer que de tels doutes seront partagés par bien des non-croyants. Un tel argument apologétique risque même de produire l’effet inverse de celui souhaité et discréditer la valeur du texte biblique : « ne trouve-t-on pas les mêmes codes dans Moby Dick ? » répondra le sceptique.

D’autant plus que cet argument n’est pas propre à l’apologétique chrétienne. Certains musulmans utilisent les mêmes méthodes pour « démontrer » l’inspiration du Coran (tapez « miracles mathématiques dans le Coran » dans votre moteur de recherche). Les individus qui ont écrit l’article sur les « séquences de lettres équidistantes » dans la Genèse sont des Juifs orthodoxes. On peut s’interroger sur le fait qu’ils aient trouvé dans le texte non pas l’annonce de Jésus-Christ, mais une liste de 34 rabbins. En effet, selon le judaïsme rabbinique, la Parole de Dieu nous est transmise par deux moyens : la « Torah écrite » (= notre Ancien Testament) et la « Torah orale » transmise de génération en génération par les rabbins depuis l’époque de Moïse. La présence d’une liste de rabbins codée dans le texte de « Torah écrite » n’est-elle pas la preuve de l’inspiration de la tradition rabbinique ? Or, faut-il le rappeler, cette tradition considère généralement Jésus comme un imposteur. 

Les codes secrets et la clarté de l’Écriture

Sur le plan théologique, on peut s’interroger sur le rôle potentiellement néfaste de ces théories quant à la doctrine de la « clarté » de l’Écriture. En effet, ces théories s’attachent à trouver un sens « caché » ou une forme de « code secret » derrière le texte biblique.

Puisque l’histoire semble souvent se répéter, il peut être utile de rappeler ce qu’Irénée de Lyon a écrit il y a plus de 1800 ans. Face aux « hérétiques » gnostiques qui font appel à un sens caché de l’Écriture, Irénée écrit ceci :

« On ne doit pas […] se livrer à une recherche sur Dieu à partir de nombres, de syllabes ou de lettres : ce serait peine perdue, vu leur grande variété et diversité et étant donné que n’importe quel système inventé même encore aujourd’hui par le premier venu pourrait se prévaloir de témoignages abusivement tirés des nombres, ceux-ci pouvant être sollicités dans des directions multiples. »

Contre les hérésies II.25.1. (Traduction d’Adelin Rousseau et Louis Doutreleau dans Irénée de Lyon : Contre les hérésies, Livre II, Tome II : Texte et traduction (SC n° 294), Paris : Cerf, 1982, p. 251)

Irénée encourage ensuite à ne pas se lancer dans de telles recherches aberrantes mais plutôt à se tourner

« vers les choses que Dieu a mises à la portée des hommes […] Ces choses, ce sont, pour une part, celles qui tombent sous notre regard et, pour une autre part, tout ce qui est contenu clairement et sans ambiguïté, en propres termes, dans les Écritures. »

Contre les hérésies II. 27.1 (Traduction tirée d’Ibid. p. 265).

 Ce qu’Irénée souligne dans ce passage est une doctrine que les Réformateurs remettront « en lumière » bien des siècles plus tard : la « clarté » de l’Écriture. La Bible contient des enseignements clairs concernant les points essentiels de la foi et du salut. Ce n’est pas un texte ésotérique. Dieu ne parle pas en code secret. Il est un Dieu qui s’incarne pour venir nous parler. Certes, Dieu a parlé dans des langues (le grec et l’hébreu) et une culture qui ne sont pas les nôtres : l’apprentissage de ces langues et la connaissance de ces cultures peuvent nous aider à comprendre la Bible. Toutefois, le travail des spécialistes de la Bible devrait consister à clarifier le sens de la Bible pour leurs contemporains et non pas à développer des théories compliquées sur un « sens caché » des Écritures. C’est ce qu’ont fait les Réformateurs : Calvin ou Luther étaient des savants qui maitrisaient bien le grec et l’hébreu, mais ils ont utilisé ces connaissances pour traduire la Bible dans la langue du peuple et simplifier l’accès à la Bible.

La preuve de l’inspiration de l’Écriture est qu’elle nous révèle Jésus-Christ

 Présenter la Bible comme une sorte de « texte magique » n’est pas la meilleure manière de défendre l’inspiration de l’Écriture (Hank Hanegraaff parle de « magic apologetics »).

Lorsque les auteurs du Nouveau Testament citent l’Ancien Testament, c’est généralement pour montrer comment l’Écriture annonce et révèle Jésus-Christ, mort et ressuscité. Paul invite à éviter « les querelles de mots » ou les « débats absurdes ». Cette exhortation se retrouve dans chacune des trois épîtres pastorales (1 Tim 6.3-5 ; 2 Tim 2.14 ; Tt 3.9). Dans ces trois cas, l’exhortation est mise en rapport avec ce qui doit être au cœur de l’enseignement de Timothée et de Tite : la présentation de la personne et de l’œuvre de Jésus-Christ (1 Tim 6.13-16 ; 2 Tim 2.8-13 ; Tt 3.3-8). C’est dans le cadre de cette discussion que Paul peut dire que « toute Écriture est inspirée de Dieu » (2 Tm 3.16).

Ce qui démontre avant tout l’inspiration de l’Écriture, ce n’est pas un code mathématique, mais le fait qu’elle ait pour centre la révélation de Jésus-Christ, Parole de Dieu faite chair. La Bible nous révèle le seul par qui nous pouvons être sauvés, délivrés, restaurés. La Bible nous révèle celui qui a transformé la vie de millions d’êtres humains depuis 2000 ans. La Bible nous révèle Jésus-Christ, mort et ressuscité. Et c’est là la preuve ultime de son inspiration !

Annexe : Ivan Panin et la finale longue de l’Évangile de Marc

Ivan Panin consacre un ouvrage à l’étude de la structure numérique des « douze derniers versets » de l’Évangile de Marc (Mc 16.9-20). Ces versets sont absents de plusieurs anciens manuscrits, ce qui conduit de nombreux spécialistes actuels à penser qu’ils ne figuraient pas dans le texte original de l’Évangile. Or, Panin constate que les 175 mots (un multiple de 7 !)  de ces versets possèdent la formidable structure numérique qu’il trouve ailleurs dans le texte biblique ; ce qui prouve l’inspiration de Marc 16.9-20. Néanmoins, un examen minutieux de sa thèse laisse entrevoir de sérieux doutes sur l’objectivité de la méthode :

  • Pour arriver à un décompte de 175 mots, Ivan Panin se base sur l’édition critique du Nouveau Testament de référence à son époque : celui de Westcott et Hort. De plus, il inclut les mots entre crochets (les mots sur lesquels l’éditeur hésite). Enfin, il divise en deux mots les mots qui sont une contraction de deux mots : le mot κἀκεῖνοι aux versets 11 et 13 est compté pour 2 mots par Panin : καʹ et κεινοι ; καν au verset 18 est divisé en : κʹ et αν. Sans cette division, le total de mots est de 173, ce qui n’est pas un multiple de 7 (et la liste du vocabulaire est différente).
  • Depuis l’époque de Panin, la recherche s’est poursuivie et l’édition critique de référence du texte du Nouveau Testament est désormais le Nestlé-Aland, 28e édition (NA28). Or, si l’on se base sur le texte de Marc 16.9-20 reconstitué par le NA28, on compte alors 171 mots (ou 173 si l’on divise les mots contractés en 2). De plus, il y a des différences supplémentaires sur l’orthographe de 2 mots, ce qui change encore le nombre de lettres (et donc leur valeur numérique).
  • Si l’on prend le « Texte reçu », les différences sont encore plus nombreuses : j’ai compté 165 mots et des différences d’orthographes sur 4 mots supplémentaires.

En résumé, la démonstration de Panin se base sur une reconstitution et un découpage du texte de Marc 16.9-20 qui sont discutables.

5 Responses

  1. Christian

    Bonjour Timothée,

    Il semble que tu aies manqué d’information pour écrire cet article, et mélanges un peu tout parfois, si je peux permettre cette critique.

    – Concernant les codes par SLE (séquences de lettres équidistantes – qu’on doit, je pense, distinguer de la structure numérique proprement dite découverte par Ivan Panin et d’autres, comme le chrétien Bullinger et le juif Goldberg pour le Pentateuque), ces derniers ne se retrouvent pas dans toutes les variantes du texte justement. A ce sujet, je me permets de citer un extrait du N°73 de la revue Documents « Expériences » concernant la Genèse (mais tout le Pentateuque a été testé depuis) :

    « Pendant plusieurs années, avant de publier ces surprenants résultats, les mathématiciens et statisticiens israéliens et américains se sont livrés à des vérifications poussées pour voir si l’apparition de ces phénomènes était ou non le fait du hasard. Le résultat de ces travaux vient d’être publié en hébreu dans un ouvrage conséquent qui se nomme « Hamimad Hanosaf », dans cet ouvrage, toutes les objections possibles ont été examinées et traitées soigneusement. Nous ne pouvons pas entrer, dans le cadre de cette revue, dans le détail de cet examen fort complet. Nous n’évoquerons que quelques aspects de ces vérifications.

    (…)

    Les savants israéliens l’ont vérifié sur l’équivalent de 125 ouvrages de littérature générale, pris au hasard. Une autre vérification consistait à mélanger les lettres de la Genèse en en bouleversant l’ordre. Les phénomènes que nous avons indiqués plus haut n’apparaissaient plus alors que dans la proportion médiocre d’un livre quelconque tel que nous l’avons déjà signalé.

    Le livre de la Genèse a été divisé en 78 fragments de 1000 lettres où la lettre A avait été systématiquement remplacée par la lettre H. Là aussi il en résultait la disparition des phénomènes d’apparition de mots codés avec leurs satellites, il en était de même si l’on ôtait une lettre ou si on en ajoutait une autre.

    (…)

    Soulignons enfin que le texte de la Genèse du Pentateuque Samaritain, qui diffère du texte classique à d’infimes détails près – iota ou traits de lettres – ne permet pas de voir apparaître les messages codés que nous évoquons. »

    Trouvé sur le site du chercheur de codes de la Torah Art Levitt :

    http://www.torahcodes.net/new/pages/accuracy.html

    « L’exactitude du texte de la Torah

    Dans l’Annexe A du manuel d’introduction de Harold Gans, Rabbi Dovid Lichtman examine la question de l’exactitude de notre Torah actuelle. Il montre, par le biais des documents historiques, des pratiques minutieuses des scribes de la Torah, et des comparaisons tant modernes qu’anciennes de rouleaux de la Torah séparés par le temps et la géographie, que notre Torah actuelle a au plus 9 à 12 lettres qui ne peuvent être résolues par les méthodes habituelles de comparaison utilisées par les massorètes. Ceci sur un total de 304 805 lettres dans la Torah.

    Je préfère ne pas prendre parti concernant les arguments entourant la précision du texte, et il n’y en a pas besoin du point de vue des codes, comme suit:

    Prescience de notre texte actuel

    Si nous nous autorisons vraiment à croire que le Codeur est infiniment puissant, alors nous comprenons que cela inclut Sa capacité à « voir » notre texte actuel et à l’encoder en un seul « instant » intemporel, lorsque la Torah originale a été conçue. Cela peut sembler impossible jusqu’à ce que nous puissions voir un exemple concret. La connaissance apparente par le Codeur des détails infimes de la traduction subséquente de la Torah en grec (Septante), en est un exemple (voir les exemples de codes ici).

    Certificat d’authenticité

    Il est significatif que la grande majorité des Torahs dans les synagogues à travers le monde aujourd’hui sont identiques lettre pour lettre entre elles, et avec l’édition par Koren Publishing qui est utilisée dans toutes les recherches de codes disciplinés. L’existence de codes fournit une sorte de « certificat d’authenticité » (une approbation, si vous préférez) pour notre édition actuelle, sans aucune incidence sur la façon dont ce texte a été transmis au fil des siècles.

    Logique à rebours

    En fait, toute l’argumentation sur l’exactitude est à rebours: plutôt que l’inexactitude présumée n’impliquant pas de codes, la preuve statistique écrasante pour les codes implique une étonnante exactitude. »

    – En ce qui concerne les supposés codes découverts dans Moby Dick, je me permets de poster cette réfutation minutieuse par le Pr Haralick dont j’ai traduit les points essentiels :

    http://www.torahcode.net/mckay/mckay1.shtml

    « Dans le numéro de Newsweek du 9 juin 1997, aux pages 66 et 67, il y avait un article sur le livre de Michael Drosnin, The Bible Code. Dans l’article, le journaliste demande à Drosnin,

    « Des textes autres que la Bible pourraient-ils en fait aussi contenir des analogies étranges, tant qu’on reste flexible sur ce qui compte? Si c’est le cas, cela confirmerait l’idée qu’avec suffisamment de recherches informatiques sur un texte suffisamment long, on peut trouver n’importe quoi. »

    À cette question Drosnin répond:

    « Quand mes critiques trouveront un message sur l’assassinat d’un Premier ministre crypté dans Moby Dick, je les croirai. »

    Brendan McKay, professeur d’informatique à l’Université nationale australienne dont la spécialité est la combinatoire, a décidé de relever le défi de Drosnin. Dans une partie de son site Web, il montre des exemples d’assassinats bien connus dont les mots clés ont des SLEs qui forment des petits tableaux du roman Moby Dick.

    Dans cet article, nous examinons de près les exemples de McKay pour déterminer si ces exemples correspondent ou non au concept de codes de la Torah tel que défini sur ce site Web. Rappelons l’hypothèse des codes de la Torah:

    – en utilisant les 5 livres du texte hébreu de la Torah tel qu’il existe aujourd’hui,
    – avec une probabilité plus élevée que prévu par le hasard,
    – des mots clés a priori liés logiquement/historiquement,
    – ont tendance à avoir leurs SLEs dans un arrangement relativement plus compact sur un cylindre de code,
    – dont la taille résonne avec une SLE de rang inférieur d’un ou de plusieurs mots clés primaires,
    – et sont codés de manière redondante.

    Nous nous concentrons sur trois aspects de l’hypothèse des codes de la Torah:

    -des mots clés a priori corrects
    – une SLE de faible rang pour un mot clé primaire
    – un arrangement relativement plus compact

    Nous montrerons que chacun des tableaux d’assassinat montrés par McKay viole au moins un de ces trois aspects. En d’autres termes, la démonstration du professeur McKay ne constitue pas une réponse appropriée au défi lancé par Drosnin. Car quand Drosnin utilisait le mot « message », il signifiait certainement un message dans le sens de l’hypothèse des codes de la Torah.

    (…)

    En réalité, les tableaux d’assassinat de McKay ne suivaient aucun protocole expérimental permettant de déterminer une probabilité appropriée. Les tableaux d’assassinat de McKay utilisaient des mots-clés erronés, ou utilisaient des mots-clés primaires associés à des SLEs avec des sauts de rang élevé au lieu de SLEs avec des sauts de rang inférieur. Ou ce sont des tableaux qui ne sont en fait pas relativement compacts.

    Le professeur McKay a absolument raison quand il dit qu’il est possible de

    « Trouver des choses comme celles-ci [ses tableaux] partout. La raison pour laquelle cela semble incroyable c’est que le nombre de choses possibles à rechercher, et le nombre d’endroits à examiner, est beaucoup plus grand que vous ne l’imaginez. »

    Il ressort de ces exemples que l’on ne peut pas regarder un tableau et déterminer à partir du tableau lui-même s’il est significatif ou non. Regarder le tableau lui-même ne nous dit pas s’il contient un mot clé primaire avec une SLE avec un saut de faible rang ou s’il est relativement plus compact que ce qui est prévu par la hasard. Afin de savoir si le tableau est statistiquement intéressant, nous devons connaître le protocole par lequel le tableau a été produit et la valeur-p de l’expérience qui en résulte. En n’ayant pas de protocole établi, le professeur McKay trompe le public.

    L’interprétation correcte de la démonstration du professeur McKay est qu’il pense que les codes de la Torah sont tous produits par « snooping », en utilisant des mots erronés, et en trouvant des SLEs qui ne sont pas des SLEs avec des sauts de faible rang, de la même manière qu’il a produit ses tableaux. Si un tableau est créé par « snooping », il est impossible de donner une probabilité appropriée qu’un tableau aussi compact puisse être produit à partir d’un texte de la population de textes comparatifs.

    Nous concluons que les tableaux d’assassinat de McKay ne sont pas des exemples montrant que le même effet qui est supposé se produire dans le texte de Torah se produit également dans Moby Dick. Les expériences discutées sur ce site Web, ont toutes des protocoles d’expérimentation appropriés et ne tombent donc pas sous le coup de la critique large que le professeur McKay adresse à Michael Drosnin. »

    – Concernant l’article que tu mentionnes qui aurait démontré qu’on peut trouver le même type de codes dans la version hébraïque de Guerre et paix, je cite un extrait de Wikipédia qui a été écrit par une personne qui est bien informée visiblement :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Code_de_la_Bible#Critiques_pertinentes

    « Des critiques4 par des statisticiens plus sérieux ont été publiées, mais il semble qu’elles portent essentiellement sur le fait que les données « pourraient » avoir été manipulées sans faire la preuve qu’elles l’aient réellement été. De plus, ceci semble contradictoire avec le fait que l’expérience ait été reproduite avec des données différentes, par Harold Gans, un chercheur de la NSA, alors qui celui ci tentait de les réfuter5. »

    Bref, cet article n’a jamais démontré qu’on pouvait trouver des codes comparables dans Guerre et paix, il a seulement prouvé qu’en ne se soumettant pas à des contraintes strictes (ce qui n’est pas bien sérieux, l’article des israéliens étant passé par le filtre du comité de lecture de la revue (non religieuse) Statistical Science, qui a fait patienter ces derniers pendant… 6 ans avant de finalement l’accepter pour publication, n’ayant pu y relever aucune faille méthodologique) on pouvait effectivement trouver des SLEs dans n’importe quel texte, ce que toute personne un minimum informée sait.

    – Tu écris également:

    « Certains musulmans utilisent les mêmes méthodes pour « démontrer » l’inspiration du Coran (tapez « miracles mathématiques dans le Coran » dans votre moteur de recherche). Les individus qui ont écrit l’article sur les « séquences de lettres équidistantes » dans la Genèse sont des Juifs orthodoxes. On peut s’interroger sur le fait qu’ils aient trouvé dans le texte non pas l’annonce de Jésus-Christ, mais une liste de 34 rabbins. En effet, selon le judaïsme rabbinique, la Parole de Dieu nous est transmise par deux moyens : la « Torah écrite » (= notre Ancien Testament) et la « Torah orale » transmise de génération en génération par les rabbins depuis l’époque de Moïse. La présence d’une liste de rabbins codée dans le texte de « Torah écrite » n’est-elle pas la preuve de l’inspiration de la tradition rabbinique ? Or, faut-il le rappeler, cette tradition considère généralement Jésus comme un imposteur. »

    Les musulmans prétendent effectivement avoir trouvé des « miracles mathématiques » équivalents dans le coran, mais 1/ je n’ai jamais rien vu de publié dans des revues scientifiques profanes à ce sujet, et 2/ ça n’a rien à voir avec les SLEs.

    Tu écris enfin:

    « La Bible contient des enseignements clairs concernant les points essentiels de la foi et du salut. Ce n’est pas un texte ésotérique. Dieu ne parle pas en code secret. Il est un Dieu qui s’incarne pour venir nous parler. »

    Je suis d’accord, mais je ne vois pas en quoi cela serait incompatible avec des codes cachés finalement révélés grâce à l’outil informatique? Tout ne relève pas de ce qui est essentiel à la foi et au salut dans la Bible, et quelle serait l’utilité du ministère de théologien (ministère établi par Dieu), si tout était aisé à comprendre?

    • Timothée Minard

      Bonjour Christian,

      Ta réaction illustre bien ce que j’ai écris : « Les défenseurs des « codes » de la Bible ne se satisferont certainement pas de ce bref résumé. De plus, ils ont probablement déjà réfléchi à des arguments pour répondre à leurs détracteurs. »

      Il est vrai que l’article présente côte à côte deux approches assez différentes : celle de la structure numérique (Panin et autres) et celle des SLE. Néanmoins, je ne confonds pas les deux et je pense avoir assez bien compris l’approche des défenseurs des SLEs : j’ai notamment parcouru l’article des Israéliens publié dans Statistical Science ainsi que la réponse d’autres spécialistes publiée dans la même revue. Franchement, le choix de la liste de 34 rabbins pour démontrer les codes de la Genèse est plus que douteux (pourquoi ces rabbins et pas d’autres ? pourquoi pas la liste des rois de France ?), surtout lorsque l’on sait que les auteurs sont des Juifs orthodoxes… Y a-t-il eu d’autres publications dans des revues scientifiques avec comité de lecture sur le sujet ?

      Quoi qu’il en soit, mon article s’intéresse assez peu au côté scientifique de la question. C’est surtout l’utilisation apologétique de ces recherches qui me pose problème. Que penses-tu du fait que les chercheurs israéliens ont « découvert » une liste de 34 rabbins dans le texte de la Genèse ? Les « découvertes » de ces Juifs orthodoxes les poussent-elles à se tourner vers Jésus-Christ ? Ou, au contraire, les conforte-t-elle dans le rejet de leur sauveur ?

      Quant à la question de la clarté de l’Écriture, il me semble que le travail des biblistes consiste à éclairer le sens du texte biblique (en tout cas, il me semble que cela devrait être leur préoccupation première). La difficulté que nous avons pour comprendre certains passages réside non pas dans le fait qu’il y aurait un sens « caché » de l’écriture, mais dans le fait que les textes ont été transmis dans des langues et dans des contextes qui ne sont pas les nôtres. Les théologiens prennent le temps d’étudier les langues et le contexte historique dans lesquels les textes bibliques ont été écrits. Avec ces connaissances, ils peuvent ainsi aider leurs contemporains à mieux comprendre le sens de l’Écriture. L’exégèse biblique cherche à comprendre ce que Dieu a dit dans un langage qui était clair pour ses premiers auditeurs (mais qui l’est moins pour nous aujourd’hui). Et non pas à mettre en évidence des codes cachés dans l’Écriture.

      • Christian

        Bonjour Timothée,

        Merci pour cette mise au point, tu noteras de ton côté que j’avais bien écrit « il semble » afin de ne justement pas paraître affirmer des choses qui seraient peut-être fausses 😉

        Concernant la liste des rabbins tirée de l’Encyclopedia of Great Men in Israel, ils auraient effectivement pu choisir une autre liste d’hommes célèbres, mais je crois que ce qui a motivé leur choix c’était avant tout des critères d’objectivité, peu importe la liste d’hommes à retenir in fine. Pour ce qui est de ta remarque « surtout lorsque l’on sait que les auteurs sont des Juifs orthodoxes », et le fait qu’ils n’auraient pas trouvé l’annonce de Jésus-Christ, je pense que tu t’avances un peu vite, car des SLEs sur Jésus Christ ont bel et bien été trouvées dans la Bible hébraïque et publiées par d’autres chercheurs, je te conseille à ce sujet ce livre du statisticien chrétien Ed Sherman (qui travaille avec un juif agnostique qui est chargé de vérifier l’hébreu des SLEs trouvées):

        https://tinyurl.com/y58ffgpt

        Sa page Facebook (son site n’est plus en ligne, j’en ignore les raisons):

        https://www.facebook.com/Bible-Code-Digest-228790533877083/

        Et d’après mes informations « en interne », les chercheurs juifs qui sont impliqués dans ces recherches (et dont beaucoup étaient athées avant de se lancer dans ces recherches, comme le fameux mathématicien Rips) ont évidemment trouvé eux-mêmes des SLEs sur Jésus qu’ils n’ont pas publiées, mais il semble qu’ils n’aient pas de problème particulier avec ce genre de recherches, puisque des chercheurs chrétiens ont été ajoutés à la liste de diffusion du Pr Haralick sur le sujet et participent aux recherches aux côtés des chercheurs juifs orthodoxes.

        Oui, il y a eu d’autres publications plus récentes dans des revues scientifiques avec comité de lecture, en voici une liste:

        http://www.torahcode.co.il/pdf_files/pub/leida1.pdf
        http://www.torahcode.co.il/pdf_files/pub/personaldata.pdf
        http://www.torahcode.co.il/pdf_files/pub/gans.pdf

        Trouvée sur le site de Doron Witztum, l’un des auteurs de l’article de Statistical Science publié en août 1994:

        http://www.torahcode.co.il/english/pub_index.htm

        Voir également sur le même site:

        http://www.torahcode.co.il/english/oppose.htm

        Sinon, tu as d’autres articles révisés par les pairs plus récents, et sur d’autres sujets trouvés dans l’ensemble du Pentateuque et plus seulement la Genèse, qui ont été publiés (et aucune tentative de réfutation n’a été publiée à ma connaissance):

        http://www.torahcodes.net/paper7.html

        On peut trouver en ligne des versions françaises de deux de ces articles:

        http://www.torahcodes.net/new/twin/longues_20060328.pdf
        http://www.torahcodes.net/new/twin/connexions_20051218.pdf

        Au passage, je tiens aussi à répondre à ta préoccupation concernant la (supposée) preuve de l’inspiration de la tradition rabbinique. En effet, comme il est expliqué dans cet article publié dans une revue catholique, le Talmud (la Torah orale mise par écrit) a aussi été testé, et rien de comparable n’y a été trouvé:

        http://www.revue-resurrection.org/La-Bible-le-code-secret-danger

        « De semblables investigations ont également été menées avec l’ordinateur, dans leurs langues respectives, sur des textes aussi différents que Guerre et Paix de Tolstoï, Le Coran, Le TALMUD, l’œuvre de Shakespeare (et même sur l’annuaire téléphonique de New York, sans que cela ait donné le moindre phénomène de ce genre : les phénomènes alphanumériques à ces degrés de probabilité et avec de tels enjeux n’existent que dans la Bible, Ancien et Nouveau Testament, comme le montrent les calculs de probabilité réalisés par les algorithmes israéliens. Ceci fait maintenant dire à de nombreux scientifiques, jusqu’alors agnostiques :

        « La Bible est le seul livre qui ne soit pas l’œuvre d’une intelligence humaine. Les lois qu’on y découvre dépassent l’entendement humain. Il faudrait des siècles à une équipe de génies pour rédiger n’en serait-ce qu’un petit chapitre. Le sens en serait pauvre, la valeur morale, prophétique et mystique, nulle. »

        En somme, une découverte authentique , confortée par les sciences statistiques avec un enjeu considérable, puisque d’après l’un des grand rabbins de l’histoire du Judaïsme, tout est contenu dans la Torah, la Parole vivante de Dieu, tout l’univers et son histoire, … soit explicitement, soit par mode de symbole, soit par prophétie soit encore par code caché… »

        Pour répondre à tes questions:

        « Que penses-tu du fait que les chercheurs israéliens ont « découvert » une liste de 34 rabbins dans le texte de la Genèse ? »

        Rien, puisque d’autres sujets sans rapport aucun avec le judaïsme ont également été trouvés par ces mêmes chercheurs, et que d’autre part les SLEs ne se trouvent pas que dans la Genèse. Au passage, un chercheur chrétien américain a trouvé des SLEs dans la version araméenne du Nouveau Testament, voir sur son site:

        http://aramaicnt.com/research.htm

        « Les « découvertes » de ces Juifs orthodoxes les poussent-elles à se tourner vers Jésus-Christ ? Ou, au contraire, les conforte-t-elle dans le rejet de leur sauveur ? »

        Je ne peux pas parler pour tous les juifs orthodoxes évidemment, mais je connais à titre personnel des juifs israéliens qui se sont effectivement tournés vers Jésus-Christ après vu des SLEs sur ce dernier dans la Torah, dont une amie personnelle avec laquelle je peux te mettre en relation si tu le souhaites.

        Concernant la question de la « clarté de l’Écriture », que fais-tu du code Atbash dont nous avons au moins trois exemples dans les Écritures?

        En Jérémie 25:26 et 51:41 (voir aussi ici: http://www.bibmath.net/crypto/index.php?action=affiche&quoi=ancienne/atbash, et/ou ici: https://fr.wikipedia.org/wiki/Atbash#L'Atbash_dans_l'ancien_testament_ou_la_tanakh) nous avons le mot « Schéschac » (ששך) (qui n’apparaît que deux fois dans l’Écriture) qui est un cryptage Atbash pour le mot « Babel » = le mot hébreu traduit habituellement par « Babylone » (בבל).

        Et en Jérémie 51:1 nous avons le terme « Lev Kamai » (לב קמי) qui est un cryptage Atbash du mot « Chaldée » (כשדים).

        II me semble que nous avons ces trois témoins (cf Deutéronome 19:15, Matthieu 18:16, etc.) pour le code Atbash pour confirmer qu’il s’agit d’une étude biblique valide.

        Dans les notes de bas de page de certaines Bibles, il est dit que Jérémie a utilisé des cryptages Atbash pour cacher son sens aux autorités – mais cela n’a aucun sens.

        Jérémie a utilisé le mot « Babylone » plus que tout autre auteur dans la Bible, en fait il a écrit le mot « Babylone » plus que tout le reste mis ensemble

        Il n’avait pas peur des autorités.

        Et qu’en est-il du mot « Chaldée »? Jérémie avait-il peur d’écrire le mot « Chaldée »?

        Je ne pense pas – il a écrit ce mot 3 fois sur les sept fois qu’il apparaît dans l’Écriture – et il est un des deux seuls à utiliser ce mot dans les Écritures.

        Non, je pense que Jérémie avait d’autres raisons d’insérer l’Atbash dans ces écritures.

        Et quid de cet exemple maintenant fameux qui concerne le Livre d’Esther?:

        http://sentinellenehemie.free.fr/moshekatz1.html

        • Timothée Minard

          Merci pour ces liens et ces réponses. Je n’ai malheureusement pas le loisir de creuser davantage pour pouvoir continuer la discussion.
          Juste une remarque par rapport aux exemples cités de noms codés en Jérémie (s’ils sont avérés) : cela reste une pratique de la gématrie assez simple comme on en trouve dans bien des textes antiques. On peut supposer que Jérémie utilisait un nom codé connu de ses contemporains (tout comme l’auteur de l’Apocalypse pour le fameux 666) : le texte n’était donc pas obscur pour ceux-ci. Même si ce n’était pas le cas, on est très loin des théories des ESL qui nécessitent l’emploi de l’informatique pour « décoder » le texte.
          Merci encore pour tes réponses. Je reste dubitatif sur le côté « miraculeux » de ces codes. D’un point de vue pastoral, c’est la fascination excessive pour cette approche de l’Ecriture qui m’inquiète chez certains chrétiens. Même si ces codes étaient effectivement « miraculeux », cela ne resterait q’un élément très annexe de la foi chrétienne. Puissions-nous rester focalisés sur l’essentiel (et je prêche d’abord à moi-même) !

          • Christian

            Merci également pour ta dernière réponse. Je voudrais juste clarifier quelques petits points.

            Concernant les exemples de code Atbash en Jérémie (mentionnés par Rach et le RaDaQ dans leurs commentaires), je les ai mentionné uniquement dans le but de montrer que la Bible pouvait comporter un aspect codé, mais j’aurais aussi bien pu citer ces versets du Livre du prophète Daniel:

            Daniel 12:4: « Toi, Daniel, tiens secrètes ces paroles, et scelle le livre jusqu’au temps de la fin. Plusieurs alors le liront, et la connaissance augmentera. »

            Daniel 12:9: « Il répondit: Va, Daniel, car ces paroles seront tenues secrètes et scellées jusqu’au temps de la fin. »

            Commentant sur ces derniers, le rabbin du 16ème siècle Moïse Cordovero (dans Pardes Rimonim) avait d’ailleurs annoncé à l’avance qu’on découvrirait des codes dans la Torah quand les juifs seraient en partie revenus sur la terre de leurs ancêtres au temps de la fin, c’est exactement ce qui s’est passé, le chercheur et ancien agent de la NSA juif Harold Gans y fait référence dans l’interview suivante:

            http://www.ou.org/jewi…/09/2007/up_close_with_harold_gans/

            « L’idée de codes cachés de la Torah se trouve dans la Massorah. Au XVIe siècle, le rabbin Moïse Cordovero écrit [dans son ouvrage Pardes Rimonim] à propos de l’espoir qu’à la fin des temps, les codes cachés dans la Torah seraient révélés. »

            J’ai aussi mentionné le code du Livre d’Esther avec ses trois lettres écrites en plus petit format dans les noms des dix fils d’Haman (qu’il me semble plutôt difficile d’expliquer sans invoquer le surnaturel), mais je note que tu n’as pas relevé.

            Quant aux SLEs, elles nécessitent la plupart du temps l’aide de l’informatique, mais pas toujours (du reste, l’un des précurseurs de ces recherches, le fameux rabbin Weissmandl, a trouvé à la main sans ordinateur dans les années 40 des messages codés en rapport avec le Livre d’Esther dans la Torah en utilisant une SLE de… 12 111, qui correspond pile au nombre de lettres du Livre d’Esther justement, voir des exemples ici: http://www.torahcodes.net/new/pages/additional.html, on ignore comment il s’y est pris, mais c’est un fait), je pourrais par exemple citer le cas d’un tableau sur la crucifixion de Jésus qui a été trouvé dans la Torah et dont l’un des termes ne comporte pas de saut de lettres et se trouve en Lévitique 4:3:

            המשיח יחטא לאשמת העם

            Traduction possible:

            Le Messie/Christ fera un sacrifice de culpabilité pour le péché du peuple.

            Et je pourrais citer beaucoup d’autres exemples, comme cet autre en rapport avec les attaques du 11 septembre 2001 à New York. Je cite un extrait d’un article révisé par les pairs qui en parle:

            http://www.torahcodes.net/new/twin/connexions_20051218.pdf

            « La table de la figure 1 correspond à la possibilité (c). Celle-ci a été trouvée le 1er octobre 2001, soient quelques semaines après le 11 septembre. Le verset surligné de cette table était intriguant du fait qu’il indiquait un nombre de 3000 victimes, alors que les estimations fournies par les nouvelles de l’époque tournaient autour de 6000 victimes. La confirmation du code est venue plusieurs semaines après. »

            Voir:

            http://fr.wikipedia.org/wiki/Attentats_du_11_septembre_2001#Bilan_humain

            « 2 977 personnes ont été tuées par les attentats. »

            Donc « environ 3000 » victimes, comme le verset (Exode 32:28) l’indiquait.

            Et honnêtement, je vois mal comment un être humain aussi génial soit-il aurait pu introduire ces informations en code dans la Torah.

            Après, je suis entièrement d’accord avec toi sur le fait qu’il ne faut que ce phénomène occupe une place trop importante par rapport à ce qui doit constituer le point focal de notre Foi.

            Bien à toi.