Sommaire de l'article
L’importance de la forme
Tout prédicateur sérieux le sait : une bonne prédication sera avant tout celle qui transmettra fidèlement le texte biblique. Vous pouvez être un pro de la communication et captiver votre auditoire, si ce n’est pas la Parole de Dieu que vous communiquez, vous serez un bon orateur, mais un très mauvais prédicateur.
Toutefois, cela ne signifie pas non plus que la forme de la prédication n’a aucune importance. Nous vivons dans un monde du zapping : lorsque quelque chose est moyen, inintéressant ou ennuyant, nous zappons ! Si la prédication est mal préparée, bafouillée, lourde, ennuyante… les auditeurs auront vite fait de zapper mentalement ! Le prédicateur a donc tout intérêt à soigner la forme de sa prédication s’il veut communiquer efficacement la Parole de Dieu.
Quelle est la meilleure forme ?
Contrairement aux idées reçues, le commandement « Tu prêcheras en faisant un exposé en 3 points » n’est pas issu de la Bible. Il existe diverses formes de prédications, des plus classiques en trois points aux prédications multimédia faisant appel à la vidéo ou la musique, en passant par la prédication narrative (sous forme d’histoire) ou la prédication illustrée (à l’aide d’un tableau de maître, par exemple). Alors, comment choisir la forme de la prédication ?
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise forme. Certes une forme originale captivera souvent un peu plus l’attention de l’auditeur. Mais cela n’est pas une fin en soi, et une prédication originale mal travaillée peut desservir la Parole : la forme doit rester au service de la Parole. L’important n’est pas que l’on retienne la forme mais le fond de la prédication !
La forme de prédication qui servira le mieux le texte sera certainement celle qui ressemblera le plus à la forme du texte biblique. Le passage choisi est une parabole : pourquoi ne pas l’exposer sous forme d’une prédication narrative ? Le passage choisi est une exhortation prophétique, alors exploitons le style exhortatif. Notre texte utilise une image pour illustrer un enseignement : utilisons la métaphore pour illustrer l’enseignement de la Parole. Notre passage raconte une histoire : mettons en scène cette histoire. Il s’agit d’un Psaume : expliquons-le sous la forme d’une grande prière à Dieu.
Si une certaine forme est utilisée dans la Bible pour transmettre la Parole de Dieu, pourquoi ne pas reprendre cette même forme ?
3 exemples
Dans ma pratique de la prédication, je suis loin de mettre systématiquement en application le principe proposé (je fais assez souvent des prédications en 3 points !). Mais il m’arrive de faire quelques tentatives dans ce sens, surtout lorsque le texte prêché est un récit (j’aime la prédication narrative !). En guise d’illustration, je vous propose 3 modestes exemples de prédications données dans mon Eglise locale de Saint-Etienne.
- Le premier exemple est celui d’une prédication semi-narrative autour du récit de la rencontre entre Zachée et Jésus (Luc 19.1-9). Ce message assez court a été proposé dans le cadre d’un culte avec baptême d’adulte : il était orienté vers l’évangélisation. J’ai choisi de re-raconter le récit en me mettant à la place du narrateur.
- Le deuxième exemple est celui d’une prédication narrative autour du récit de la rencontre entre deux disciples et Jésus, sur le chemin d’Emmaüs (Luc 24.13-33). Dans ce cas, je re-raconte le récit du point de vue des deux pèlerins, en essayant de permettre aux auditeurs de s’identifier à ces deux hommes.
- Enfin, pour Pâques 2014, j’ai prêché sur la magnifique finale de Romains 8 (Rm 8.31-39). Je souhaitais souligner l’emploi du langage judiciaire dans ce passage et j’ai donc choisi de commenter le texte sous la forme d’un procès : « mon » (ou ton) procès. (Note : La prédication est volontairement courte, car il s’agissait d’un culte « famille » où chants et « temps de la Parole » étaient alternés).